Psycoke story
Le 18 février 2004
Un premier roman aussi violent qu’un uppercut, totalement dingue et déjanté. Le chemin de croix d’un type à bout de tout.
- Auteur : Juli Zeh
- Editeur : Belfond
- Genre : Roman & fiction
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Attention ! Ce bouquin est à proprement parler une véritable pépite. Aussi surprenant que déconcertant. On oublie vite ce titre pas vraiment folichon pour ne garder que la liberté de ton du premier roman de Juli Zeh et une histoire abracadabrantesque, mêlant amour, désespoir, défonce, cynisme, nihilisme, trafics, j’en passe et des meilleures. Un genre de Las Vegas parano sous coke permanente, un American psycho sans name dropping, avec un narrateur on ne peut plus paumé qui essaie de comprendre ce qui lui arrive.
Parce qu’il lui en arrive des trucs bizarres à Max. A tel point qu’il appelle Clara, en direct à la radio, pour lui parler de la mort de Jessie qui vient de se tirer une balle alors qu’ils étaient ensemble au téléphone. Ça tombe plutôt bien, Clara suit des études de psycho et a besoin d’un sujet de mémoire. Ce sera Max. Flash backs, entre deux lignes de coke, virées sur les lieux où toute l’histoire a commencé.... Au départ, Jessie l’a entraîné dans un trafic pas très catholique en compagnie de Shershah. Ces trois-là se connaissent depuis qu’ils sont tout petits et se vouent une confiance aveugle. Le père de Jessie fait du trafic de drogue en liaison avec les mafias de l’est. Max bosse dans un cabinet d’avocats et enquête, justement, sur la pieuvre. Petit à petit, tous les fils vont se croiser.
Si Juli Zeh a été acclamée en Allemagne, c’est à juste titre. Roman à la construction étrange et au style déconcertant, L’aigle et l’ange impose un ton et une violence novateurs. Max est un narrateur en dehors de la vie, insensible et sans état d’âme. Sarcastique, calculateur et froid, sa dose de coke quotidienne lui importe plus que tout sentiment. On notera également l’humour acide de Juli Zeh. Car pour baptiser "Jacques Chirac" le chien de Jessie et Max juste parce qu’ils ne savent pas écrire correctement Giscard d’Estaing, il ne faut pas en manquer. Une jeune romancière qui cartonne déjà dans de nombreux pays et dont on a sans doute pas fini d’entendre parler. En espérant que le soufflé de cette prose illuminée ne retombe pas.
Juli Zeh, L’aigle et l’ange, (Adler und Engel, traduit de l’allemand par Jörn Cambreleng, 2004), Belfond, 2004, 412 pages, 21,50 €
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