Le 11 mars 2022
- Scénariste : ZIDROU>
- Dessinateur : Arno Monin
- Genre : Drame
- Editeur : Grand Angle
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 29 janvier 2022
- Durée : 3
Zidrou a décidé d’offrir un nouveau cycle à sa série l’Adoption. Cette fois-ci, la situation est différente et le chemin va être long, autant pour Wajdi que pour ses parents d’adoption. Arno Monin reprend les pinceaux pour dessiner et mettre en couleur cette histoire émouvante où l’amour se heurte à l’incompréhension.
Résumé : {L’adoption T.3 : Wajdi} nous amène à la rencontre du héros éponyme. Âgé de dix ans, ce dernier a déjà été confronté à la guerre et à la mort de sa famille. Romain et Gaëlle, qui voulaient adopter, deviennent enfin parents avec l’arrivée du petit garçon. Mais vont-ils réussir à accepter cet enfant mutique, sur la défensive, traumatisé par des événements dont il n’arrive pas à parler ?
Wajdi découvre un monde totalement inconnu, celui d’une villa moderne dans une région tranquille de France. Loin de la guerre, de la peur et de la souffrance, le petit garçon va pouvoir se reconstruire. Mais comment surmonter ses peurs, ses cauchemars nocturnes, ses hallucinations, et surtout, comment échanger dans ce monde où personne ne parle sa langue ? L’enfant choisit de il se taire la plupart du temps, et garde ses distances avec tout le monde. C’est cette douleur intériorisée que les parents d’adoption de Wajdi, Romain et Gaëlle, tentent de comprendre. Ils ont déjà eu d’autres enfants, qui vont accepter le nouveau-venu parfois avec amour, parois avec curiosité.
Cette non-relation, ce mur qui s’élève, est bien décrit par Zidrou. Nous sommes en empathie avec Wajdi, et pourtant, comme la famille de Gaëlle, nous n’avons pas les clés pour vraiment le comprendre. La seule différence est que nous sentons qu’il faudrait donner quelque chose de plus à Wajdi, et c’est ce que ses nouveaux parents ne comprennent pas.
Zidrou a réussi à écrire une histoire franchement émouvante. En même temps, elle nous parle d’un problème de société : comment les enfants de la guerre peuvent-ils reprendre une (nouvelle) vie, en France ou ailleurs ? Ce récit est beaucoup moins basé sur les complications de l’adoption que sur cet enfant qui doit réapprendre à vivre, et surtout, à vivre comme un enfant.
Zidrou et Arno Monin – Grand Angle
Arno Monin illustre avec talent ce récit. Ses pinceaux dépeignent l’égarement de Wajdi, dans ses grands yeux qui s’interrogent sans cesse. Sur quoi ? On n’en est jamais sûr. Son trait réaliste trace avec talent les décors, jouant sur les perspectives, dévoilant les personnes que Wajdi voudrait avoir avec lui, sa famille décédée, non plus comme des hallucinations, mais comme des êtres de chair et de sang, présents le temps d’une case. La couleur modèle avec douceur l’univers de Gaëlle et Romain, où le petit garçon erre sans trouver son chemin. La composition des planches permet de suivre le récit, jouant sur des cases plus ou moins grandes. Les scènes de vie se suivent et la mise en scène permet de saisir les enjeux parfois cachés des échanges, tout en prenant conscience que Wajdi n’est pas si entouré que cela. Assis devant la télévision, sans personne à ses côtés, il absorbe des images. L’autre force du dessin d’Arno Monin est l’expressivité de ses personnages. En colère, rieur, triste, amusé, perdu, toute une palette d’émotions passent sur ces visages et nous retiennent dans l’histoire de cette arrivée.
L’adoption T.3 Wajdi réussit à nous tenir par le cœur de la première à la dernière page. La tension monte et on tombe des nues à la chute de l’histoire. Et voilà que l’on se ronge les ongles en attendant la suite, priant pour que Wajdi puisse trouver son chemin.
72 pages – 15,90 €
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Galerie photos
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