Le 22 novembre 2003
Racoleur et hyperviolent.
Notre avis : Nouvel hommage au cinéma de genre, notamment aux westerns spaghetti et aux films de samouraïs et d’animation japonais, Kill Bill porte incontestablement la marque Tarantino : un casting irréprochable, une narration non conventionnelle et des références en cascade pour tous les cinéphiles. Rien que les décors et costumes constituent à eux seuls un quiz, à l’image de la combinaison d’Uma Thurman, allusion directe à un célèbre maître du kung-fu. À tout cet arsenal technique, marketing et cinématographique, Tarantino injecte en plus un style qu’on ne lui connaissait pas : la scène de combat. Qu’elle soit au sabre ou à mains nues, la chorégraphie est impeccable. L’ensemble, bien qu’hyperviolent (amusez-vous à compter le nombre de bras et de têtes coupés), est spectaculaire.
Malheureusement, il manque l’essentiel dans toute cette débauche d’énergie et de moyens, à savoir un scénario consistant. Certes, les personnages, dotés d’un humour décapant, n’ont pas de limites quand il s’agit d’accomplir les pires horreurs à l’image de l’infirmier qui prostitue Uma Thurman durant son coma, mais cela ne suffit vraiment pas à masquer les faiblesses de l’histoire. Kill Bill, œuvre racoleuse, porte l’étendard de Miramax, sa société de production. Au placard le bon vieux cinéma indépendant, vive la société de consommation ! Sinon, à quoi bon nous servir en deux parties un film dont on a fait le tour au bout d’une heure ?
Pas de doute, la mariée était en noir...