Le 27 septembre 2021


- Scénariste : Swan Meralli>
- Dessinateur : Gaël Henry
- Genre : Thriller, Roman graphique, Mafia
- Editeur : Sarbacane
- Famille : Roman graphique
- Date de sortie : 25 août 2021
Thriller haletant se rapprochant d’un Léon revisité à la sauce roman graphique.
Résumé : Enzo est un jeune homme bizarre, tueur à gages muet, en retrait, fan dU Grand Bleu et d’une chanteuse d’opéra, qui va se trouver être sa prochaine victime. En l’entendant, il se décide à l’enlever et à être pourchassé par la ville entière...
Dès les premières images, on sent que c’est dans l’hommage à plusieurs monuments de Luc Besson que se dessine cette histoire de tueur : Le Grand Bleu est explicite, Léon tout juste un peu plus implicite avec cet antihéros que beaucoup pensent limité, sous estiment donc, qui s’embarque dans une fuite pour un personnage féminin. Pas de jeune Natalie Portman mais une chanteuse coréenne, s’il y a un policier ripoux il y a surtout un manager violent et ambitieux, une maire corrompue et prête à tout, tout cela évoluant dans une cité aux rues poisseuses qu’un certain Rorschach aurait qualifié de tous les noms... Cette séquestration va évoluer, et comme l’héroïne éponyme, le lecteur se prend au jeu, à vouloir savoir ce qui est arrivé dans l’enfance d’Enzo, plongeur de l’abîme urbaine plutôt que de celles de l’océan. Évidemment, on attend également le dénouement, dans une expectative tragique que celles des deux films précédemment cités laissent planer. L’action est intense quand elle intervient, mais l’attente et les dialogues ont peut être encore davantage de violence et c’est bien là la marque d’une narration maîtrisée.
Swann Meralli, Gaël Henry / Sarbacane
En plus d’un cheminement impeccable, un dessin étrange et original complète ce roman graphique en forme de thriller. Les éditions Sarbacane nous habituent désormais à donner leur chance à des dessinateurs d’un talent certain, mais qui se dévoilent plutôt qu’ils NE sautent aux yeux. Gaël Henry a déjà pas mal d’albums à son actif, mais celui-ci laisse entrevoir une patte féroce, une main libérée, un crayon qui se fait un nom et un style. Ainsi, les personnages ont une laideur assumée, la ville a des quartiers pauvres et pourris mais même les riches restaurants ont des traits qui suintent, des couleurs qui semblent des tâches... Bref un cocktail qui forme la rose sur du purin.
Swann Meralli, Gaël Henry / Sarbacane
Thriller excellent et roman graphique dans l’air du temps, Kill Annie Wong parvient à être dépaysant alors qu’il joue sur des codes et des récits déjà vus, prouvant que l’intertextualité a décidément du bon.
208 pages - 24,50€