Kidnapping Stella - la critique du film

Notre avis : Si vous avez déjà vu La Disparition d’Alice Creed, film anglais de 2009, vous serez en terre connue et pourrez éventuellement vous amuser à dresser un comparatif. Merci d’avoir lu cette phrase, nous vous libérons et vous pouvez vaquer à d’autres activités.
Ah, si vous lisez le début de ce paragraphe, c’est que vous n’avez pas vu le film anglais précité, dont on ne parlera pas évidemment, tout comme vous ne verrez pas en fin d’article la bande-annonce de son remake, car hélas elle en montre déjà trop.
Que dire alors de ce petit thriller allemand signé Thomas Sieben, puisque notre prose doit vous sembler mystérieuse ? Aussi mystérieuse que les premières minutes où nous suivons deux types voler une camionnette, en changer ses plaques d’immatriculation, faire un shopping très pointu dans un magasin de bricolage et certainement un Ikea, puis aménager de façon extrêmement professionnelle une pièce insonorisée avec un lit fixé au sol. Cette séquence, assez originale dans le genre - on voit rarement les préparatifs d’un kidnapping -, nous plonge directement dans le bain étouffant de ce thriller, sans mouillage de nuque préalable.

Le kidnapping d’une jeune femme est expédié en deux coups de cuiller à pot, et on comprend vite qu’on a affaire à deux voyous parfaitement organisés. Tout est prévu dans les moindres détails pour séquestrer la victime et négocier la rançon avec son père, puisqu’il s’agit d’un homme d’affaires fortuné. Bref, on se retrouve illico presto enfermé dans cet appartement miteux d’une barre de HLM, dont nous ne sommes pas près de sortir. Sauf que les choses se lézardent par petites touches et quelques twists, plutôt bien amenés, mettant à jour les « vérités » des trois uniques protagonistes, les deux voyous et leur victime.

Kidnapping Stella n’est certes pas le thriller du siècle, mais nous maintient bien sous pression pendant une petite heure et demi grâce à ses trois comédiens en (quasi) huis clos, qui livrent une performance juste, portée par une réalisation étouffante et efficace, jusqu’au plan final laissant un goût disons, « étrange ».