Keepers - Kristoffer Nyholm - critique

Critique : Le récit est fondé sur une histoire vraie : la disparition inexpliquée de trois gardiens de phare, près des îles Flannan, en 1900. On sait donc, dès le début, quel sort les trois protagonistes débarqués subiront. La question qui sert de fil conducteur au film est la manière dont cet événement va se produire.
Au début, les deux habitués reprennent leurs marques tout naturellement, tandis que la jeune recrue, plutôt maladroite, ne semble pas très douée. Mais, petit à petit, le chef va aider le nouveau et tout va rentrer dans l’ordre. Le seul problème, de taille, est que la radio est en panne et qu’ils n’ont aucun moyen de communication avec la terre ferme.
La vue monotone s’écoule tranquillement jusqu’au jour où les protagonistes vont découvrir le corps d’un homme dans une barque, avec un coffre rempli de lingots d’or. A partir de ce moment, tout va dérailler jusqu’à l’inexorable.

Sur une histoire tout de même un peu mince, se déroulant sur un lieu unique, la mise en scène va réussir à créer une ambiance particulière, faite de travaux durs et répétitifs, de longs moments de désœuvrement, que la cupidité va transformer en terrain d’affrontements d’une violence inouïe. 

Si l’œuvre n’échappe pas à quelques longueurs, qu’illustrent les moments d’inaction, on se trouve happé par les comportements totalement dissemblables des trois gardiens, et bien malin celui qui pourrait deviner la chute.

Les qualités de ce film incluent les prestations habitées des trois principaux protagonistes : Connor Swindell incarne un nouveau venu, naïf et torturé ; Gerard Butler, habitué aux films d’action, joue une véritable force de la nature ; et Peter Mullan, vu chez Ken Loach notamment, interprète un vieux marin roué et taiseux.

A noter que le titre original The Vanishing (La Disparition) a été finement renommé Keepers (Gardiens) pour l’exploitation en France. Cette mystérieuse coquetterie de distributeur n’est hélas pas nouvelle, qui consiste à modifier un titre pour l’étranger, en conservant sa langue d’origine.