Karlheinz Böhm (1928-2014) : de Sissi à Powell et Fassbinder

Karlheinz Böhm, fut, avec Hardy Krüger, l’un des jeunes premiers les plus en vue du cinéma allemand des années 50, tournant de nombreuses bluettes avec pour partenaires Erich von Stroheim, Hidegarde Knef ou la jeune Romy Schneider. Il partagea avec cette dernière le succès de la série des Sissi, dans laquelle il incarnait l’empereur François-Joseph. Comme Romy Schneider, Böhm voulut ensuite casser une image plutôt lisse. Il accepta alors le rôle-titre d’une œuvre de Michael Powell qui deviendra l’un des films cultes de l’histoire du cinéma : dans Le voyeur (1960), il incarnait avec brio Mark Lewis, un passionné d’image décidé à tourner un documentaire peu commun en ayant recours à une caméra particulière et des techniques morbides. Sous contrat à la MGM, il obtint ensuite un rôle dans Les quatre cavaliers de l’apocalypse (V. Minnelli, 1962), tout en jouant dans des pièces de théâtre et en s’initiant à la mise en scène d’opéra. Les planches furent sa véritable passion, et il se montra aussi à l’aise dans le répertoire de Shakespeare que celui de Thomas Bernhard. Il effectua un retour brillant au cinéma en collaborant avec Rainer Werner Fassbinder qui lui confia plusieurs rôles dont celui d’un homosexuel raffiné dans Le droit du plus fort (1976).