Kamikaze girls

Adaptation ratée d’un succès de librairie japonais, Kamikaze girls est un film tape-à-l’œil qui sombre rapidement dans la ringardise la plus complète. Sans intérêt.

L’argument : Fanatique de la période rococo, des robes à froufrous et des ombrelles fantaisie, rien ne prédestinait la charmante Momoko à rencontrer celle qui deviendra l’espace d’un été son inséparable amie : l’intrépide Ichiko, chef des Ponytails, un gang de filles en scooters.

Notre avis : Kamikaze girls est l’adaptation d’un roman écrit par l’auteur le plus adulé de la jeunesse nippone, Novala Takemoto. Cette précision initiale explique le succès phénoménal, et opportuniste, qu’a connu ce film au Japon. Un succès qui nous laisse cependant perplexe, c’est le moins que l’on puisse dire.
Pourtant tout commence plutôt bien, le générique façon manga séduit à défaut de surprendre, et l’on se prend à rêver d’un film nerveux à l’originalité certaine, à l’image de nombreux longs métrages japonais sortis ces dernières années. Une promesse entretenue pendant une dizaine de minutes, le temps d’introduire le premier personnage féminin, Momoko, une sorte de Lolita des champs qui ne rêve que de Tokyo et surtout de la France Rococo du XVIIIe siècle. Cette particularité donne lieu à des scènes oniriques amusantes en plein Versailles et apporte au film un grain de folie sympathique.
Hélas, à aucun moment ce grain ne parvient à enrayer les rouages du schéma archi-classique qui nous est proposé, à savoir l’amitié inattendue (sauf pour le spectateur) entre deux adolescentes que tout oppose. L’une est rebelle, l’autre plutôt sage. Momoko est fascinée par le côté violent de Ichigo, tandis que celle-ci apprécie la gentillesse naturelle de la première. Chacune va, bien entendu, se révéler à travers l’autre. Bref rien de neuf sous le soleil (levant).
Pour ne rien arranger, le cinéaste a saturé son film d’effets tape-à-l’œil (zooms, arrêts sur image à outrance) afin, sans doute, de paraître branché aux yeux des adolescents, le cœur de cible de cette production. C’est malheureusement totalement raté puisque Kamikaze girls s’englue, au contraire, dans la ringardise la plus profonde. La faute également à des acteurs dont le jeu volontairement hystérique finit par agacer au plus haut point.
En résumé, à moins d’avoir lui-même la fibre kamikaze, le spectateur passera son chemin sans regret.