Photo choc
Le 5 avril 2005
Avec Harlan Coben, tout est dans la maîtrise. Juste un regard démarre mollement, mais le rythme s’accélère pour aboutir à une conclusion insoupçonnable.
- Auteur : Harlan Coben
- Editeur : Belfond
- Genre : Polar, Roman & fiction
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Inutile de chercher des effets de style ou de la fioriture dans Juste un regard. Avec Harlan Coben, il s’agit d’être efficace et de maintenir le lecteur dans son fauteuil par une intrigue haletante (presque) jusqu’à la dernière page. Quitte à perdre un peu en consistance et en finesse, mais l’intérêt est ailleurs : passer une nuit blanche avec un bon vieux policier, ça a du bon parfois. Car c’est là tout le talent de Harlan Coben, une intrigue captivante au point qu’il faille absolument la lire d’une traite.
Malgré un grave accident dix ans auparavant, Grace Lawson est parvenue à se reconstruire. Et si les images de ce concert au cours duquel elle s’est retrouvée écrasée contre une barrière, provoquant coma et amnésie partielle, viennent encore hanter ses cauchemars, sa vie tient davantage du classique American way of life. Une réputation d’artiste peintre croissante, un quartier tranquille, deux jeunes enfants, un mari attentionné... Un bonheur qui s’effondre comme un château de carte lorsqu’elle va récupérer des tirages photos à la boutique du coin. Un cliché vieux d’une vingtaine d’années s’est glissé dans la pochette : pas de doute, les cinq jeunes gens sur la photo n’ont rien à voir avec la partie de campagne de la semaine précédente. Or, fait troublant, l’un des garçons ressemble à son mari, Jack, qui nie cependant être celui de la photo. Mais sa disparition brutale le soir même fait basculer la vie de Grace dans l’enfer du doute.
Certes, la complexité et la psychologie ne sont pas les points forts de Juste un regard, mais qu’importe. Il suffit d’être prévenu et de ne pas chercher une réflexion profonde sur la noirceur de l’âme humaine. Dès lors, on ne peut que s’incliner devant la cruelle manière dont Harlan Coben joue avec nos nerfs. De petits mensonges en trahisons, le lecteur n’en finit pas de rebondir, à la merci des coups tordus de l’auteur qui distille avec une maestria perverse les indices qui le mèneront au dénouement. Un dénouement que même le plus averti des amateurs de littérature policière n’aurait pas entrevu. On en ressort groggy et époustouflé de s’être à ce point laissé embarqué.
Harlan Coben, Juste un regard (Just one look, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Roxane Azimi), Belfond, 2005, 394 pages, 20,80 €
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