Le 24 septembre 2020
Un spectacle réussi et entraînant, qui dégourdit l’esprit et le corps de nos vies à moitié confinées !
- Acteurs : Thomas Armand, Clarisse Caplan
- Durée : 1h20min
- Auteur : Xavier Durringer
- Metteur en scène : Xavier Durringer
- Genre : Spectacle musical / Comédie musicale
- Salle de Théâtre : Théâtre de la Scène Parisienne
- Plus d'informations : Le site du Théâtre de la Scène Parisienne
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Résumé : La vie de la légendaire Joséphine Baker sous les rythmes endiablés du Charleston et du Lindy Up, dans un spectacle dansé et chanté ! De son enfance à son apogée, elle nous entraîne dans ses aventures amoureuses et politiques, de Saint-Louis jusqu’à Paris.
Critique : Dans son bel écrin, le Théâtre de la Scène Parisienne ouvre à nouveau ses portes pour nous emmener près de cent ans en arrière.
Joséphine Baker nous raconte son histoire, entrecoupée de grands moments de cabaret. Certains sont des reproductions de ce que pouvait faire la meneuse de revue, d’autres sont la transposition en chants et en danses de moments qu’elle a vécus. C’est très habile et ingénieux de la part de Xavier Durringer, auteur et metteur en scène, assisté de Emma Bazin et Constance Ponti.
On sait que Durringer aime se pencher sur les coulisses de vie de personnages célèbres. On se souvient notamment de La Conquête, film dans lequel il montrait l’ascension de Nicolas Sarkozy (incarné par Denis Podalydès), depuis l’envers du décor et de ses ressorts.
Dans Joséphine B., il évoque un personnage attachant, sensuel, à la fois innocent et engagé, par la façon dont elle a vécu son image de sex-symbol. Mariée à treize ans, elle aura eu cinq maris. Dans le spectacle, il est dit que "les hommes ont été pour elle l’occasion de s’enfuir".
"Tout ce qui bouge est vivant", disait-elle, pour évoquer simplement sa vocation de la danse. Perçue par certains comme un démon de l’immoralité , elle s’est affirmée également dans d’autres domaines clivants, en luttant par exemple contre le racisme et le nazisme. Rappelons qu’elle s’est engagée dans la Résistance, profitant de ses tournées internationales pour transmettre des messages secrets. La pièce prend parfois le public à témoin, en délivrant quelques idées sur la tolérance et l’humanité. Des hommages successifs sont rendus à Martin Luther King et Rosa Park.
Celle qui, parmi tant d’autres en raison de leur couleur, ne pouvait pas rentrer dans un bar américain boire un café, a découvert la liberté à Paris où elle sera érigée en statue. Elle y mourra, mais c’est à peine évoqué dans le spectacle. En effet, des pans entiers de son parcours ne sont pas abordés. Toutefois, la vie de Joséphine B. était tellement riche et foisonnante qu’il aurait fallu que le spectacle dure une dizaine d’heures ! Xavier Durringer a dû faire des choix. Il a préféré arrêter le récit en pleine gloire, au risque d’une fin un peu trop brusque. De même, il a choisi de ne pas raconter l’histoire dans un ordre chronologique. Il saute des séquences clés, pour mieux y revenir par la suite, comme ce moment où Joséphine Baker, d’abord serveuse, puis habilleuse, puis danseuse remplaçante, a été repérée à ses débuts dans le music-hall.
Clarisse Caplan offre au public une performance saisissante. Quasiment nue, elle est complètement Joséphine Baker avec sa façon de bouger, ses mimiques, sa façon de parler, sans oublier ses accroche-coeurs. Elle forme un binôme constant avec le très talentueux Thomas Armand, qui exprime pleinement tout son potentiel très diversifié : danseur de haut niveau, comédien très expressif (il incarne toute une série de personnages), chanteur capable de varier à volonté le ton de sa voix, du très aigu au bien enroué.
Les accessoires sont au départ minimalistes. Tout repose sur de très belles images d’ambiance, projetées en fond de scène. Puis le décor s’ouvre, comme une boîte à trésors.
Minutieusement documenté (mais peut être parfois un peu trop explicatif), le texte est brillamment servi par une scénographie et une chorégraphie très prégnantes.
On vous recommande d’aller voir ce spectacle au Théâtre de la Scène Parisienne où le public porte le masque, mais dans lequel Joséphine B. fait tomber le sien en nous dévoilant sa vie et son corps.
Au Théâtre de la Scène Parisienne jusqu’au 3 janvier 2021
Salle Anémone
34 rue Richer
Paris 9ème
Du jeudi au samedi à 19 h
Le dimanche à 15 h
Coproduction : Compagnie Chiquita et Coq Heron Productions
Galerie photos
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