Le 12 juin 2021
Un film d’animation japonais qui marie subtilement humour et mélancolie.


- Réalisateur : Kotaro Tamura
- Genre : Animation
- Nationalité : Japonais
- Distributeur : Eurozoom
- Durée : 1h38mn
- Date de sortie : 16 juin 2021
- Festival : Festival d’Annecy 2021

L'a vu
Veut le voir
Résumé : Josée, jeune fille paraplégique depuis son plus jeune âge, vit dans son propre monde entre la peinture, les livres et son imagination débordante. Tsuneo est en faculté de biologie marine. Il aimerait poursuivre ses études au Mexique où il pourra enfin vivre son rêve de plonger dans les eaux tropicales. Pour cela il lui faut de l’argent et il cherche donc des petits boulots. Et justement un boulot lui tombe littéralement dessus quand il entre en collision avec Josée. Suite à cette rencontre accidentelle, la grand-mère surprotectrice de Josée engage Tsuneo comme aide-soignant à temps partiel. Josée se révèle exigeante et obstinée, mais Tsuneo est patient et affable et ils apprennent à se connaître et s’apprécier. Hélas, des nuages se profilent à l’horizon et chacun d’entre eux devra repenser son avenir.
Critique : Pour son premier long-métrage qui fera l’ouverture du prochain festival du film d’Annecy, le réalisateur japonais Kotaro Tamura adapte Josee to tara to Sakana-Tachi, une nouvelle de Seiko Tanabe. Sur fond d’amours contrariées et de solidarité, l’œuvre raconte l’histoire pudique, mais sans tabous, d’une jeune fille handicapée, dotée d’une force de caractère et d’une détermination hors du commun.
- Copyright Seiko Tanabe/KADOKAWA/Josee Project
Alors qu’un soir, le fauteuil roulant de Kumiko dévale une pente un peu trop raide et que Tsuneo rentre tranquillement chez lui, les deux jeunes gens font brutalement connaissance. Bien que tout les oppose, naît alors entre eux une étonnante complicité, empreinte de belles rencontres et de multiples péripéties. C’est ainsi que le spectateur est invité à se joindre à une ronde de personnages, dont la vivacité et la fraîcheur ne tardent pas à susciter empathie et enthousiasme. On reste béats d’admiration face au courage de cette jeune fille, qui refuse que l’on s’apitoie sur son sort et entend bien mener sa vie comme elle l’entend. On fond de tendresse pour ce jeune homme timide et gauche, mais si bienveillant qu’est Tsuneo. On partage bien volontiers l’insouciance de Hayato, qui ne pense qu’à s’amuser, alors que son amie Mai, coincée entre retenue et passion, peine à avouer ses sentiments. On salue la sollicitude de Kana, solitaire elle aussi, qui sympathise avec Kumiko, grâce à leur goût commun pour la lecture. C’est d’ailleurs leur engouement pour Françoise Sagan qui incitera la jeune Kumiko à changer son prénom en Josée, en hommage à l’un des personnages de la romancière française.
- Copyright Seiko Tanabe/KADOKAWA/Josee Project
Le dessin des traits de chacun des personnages est assez réaliste pour laisser filtrer toutes les nuances des sentiments exprimés. Les ambiances de ton pastel s’adaptent aux humeurs ténébreuses, tandis que les instants heureux se parent de couleurs flamboyantes.
De ce récit vibrant de poésie se dégage une telle humanité que même ceux qui sont habituellement peu adeptes d’œuvres d’animation se laisseront facilement convaincre par cette ode tragique et tendre à l’amour.