Johnny s’en va-t-en guerre - Dalton Trumbo - critique

Critique : Célèbre scénariste à Hollywood, Dalton Trumbo est aussi connu pour avoir été victime du maccarthysme et de sa fameuse liste noire. En 1971, il réalise son premier et unique long métrage avec Johnny s’en va-t-en guerre - Johnny Got His Gun de son titre original, adaptation de son propre roman, écrit en 1938.
Se déroulant durant la Première Guerre mondiale, Johnny s’en va-t-en guerre ne s’intéresse pas à la guerre mais bien aux conséquences de celle-ci. Le film centre le récit (voix off et flashback pertinents) autour de ce soldat lourdement mutilé qui ne peut quasiment plus communiquer avec autrui, et se remémore sa vie d’antan. En cela, il constitue un vibrant plaidoyer contre l’acharnement thérapeutique et une incommensurable charge antimilitariste.
Film culte par excellence, Johnny s’en va-t-en guerre a obtenu le Grand prix spécial du jury à Cannes en 1971, parmi les plus beaux des annales du festival.
L’éditeur Europa Corp a eu l’excellente idée de sortir le film à l’occasion du centenaire de la Guerre de 14-18, dans les bacs à partir du 1er décembre 2014, dans sa première version Blu-ray. Édition simple ou coffret collector limité à 2000 exemplaires, à vous de choisir. Cette édition fait suite à la ressortie en salles dans une version restaurée.

© Malavida, Gaumont

Le Blu-ray de Johnny s’en va-t-en guerre constitue la meilleure édition sortie à ce jour de ce sublime film.

Les suppléments :
Sur l’édition simple de ce Blu-ray, on dénombre un DVD entier consacré aux suppléments : un documentaire de près d’une heure sur la vie de Dalton Trumbo ; un entretien de 15 minutes avec Bertrand Tavernier ; une interview de 10 minutes de Timothy Bottoms et un making of de 8 minutes. Faute d’avoir reçu la version définitive, nous n’avons pas pu tester cette section dédiée aux bonus.

L’image
L’image du Blu-ray est infiniment supérieure à celle connue sur les précédentes éditions DVD du Blu-ray, qui souffraient d’un manque de clarté. Désormais, l’image est nette, aussi bien dans les scènes en noir et blanc que celles en couleur, qui n’ont jamais été aussi belles, profondes, avec une texture éblouissante.
L’image, au format 16/9ème compatible 4/3, vient de renaître sous nos yeux...

Le son
Le son a lui aussi bénéficié d’une attention particulière. On a droit à un DTS-HD Master Audio en mono, qui est d’excellente facture et ne dénature pas la version d’origine du film. Aucun défaut constaté.
Pour profiter du film dans les meilleurs conditions possibles, il est largement conseillé de le regarder en VOSTF. D’autant que le doublage français est médiocre. Les voix sont trop puissantes par rapport à l’environnement sonore et manque de naturel.
On louera l’initiative de l’éditeur Europa Corp qui permet aux sourds et malentendants de bénéficier de sous-titres adaptés. Mais aussi la possibilité - une fois n’est pas coutume - de suivre le film en audiodescription. <