L’anti-héros de la famille
Le 19 février 2011
Un récit initiatique sur la recherche d’identité et la création de sa propre spiritualité qui aurait tout aussi bien pu s’appeler « le judaïsme expliqué à mon fils ». A découvrir.
- Réalisateur : Kevin Asch
- Acteurs : Justin Bartha, Jesse Eisenberg, Maria Grazia Cucinotta, Ari Graynor
- Genre : Drame
- Nationalité : Américain
- Date de sortie : 16 février 2011
– Durée : 1h29min
– Titre original : Holy Rollers
Un récit initiatique sur la recherche d’identité et la création de sa propre spiritualité qui aurait tout aussi bien pu s’appeler « le judaïsme expliqué à mon fils ». A découvrir.
L’argument : A la fin des années 90, un million de pilules d’ecstasy ont été acheminées d’Amsterdam à New York par des Juifs orthodoxes recrutés à leur insu. Sam Gold, 20 ans, est l’un d’entre eux. Refusant la voie stricte et balisée que sa famille lui a déjà tracée, il accepte sans hésiter quand son voisin Yosef lui propose de faire passer des « médicaments » contre rémunération. Mais Sam comprend vite la vraie nature du trafic et se laisse happer par le gain de l’argent facile, embarquer dans la spirale des nuits sans fin de Manhattan à Amsterdam et envoûter par Rachel, la petite amie de son patron.
Devenu l’un des dealers les plus en vue de Brooklyn mais renié par son père et sa communauté, Sam est rattrapé par la culpabilité. Déchiré par sa double vie, il va prendre une décision qui risque de tout faire échouer et pourrait lui être fatale.
Notre avis : Dans Jewish Connection, tout est histoire de famille, à quel clan tu appartiens. Et, Sam Gold (Jesse Eisenberg) ne le sait que trop bien. Il appartient à sa famille ; à ceux qui sont ses frères, ses parents de sang. Mais en est-il bien sûr ? La tentation est forte de voir ce qui se passe au dehors de ce cocon familial sécurisant, certes, mais étouffant. La fuite est à deux pas et il franchit la limite, en se sauvant. Non vers l’objectif de se réaliser lui-même mais pour se perdre dans un univers corrompu. Notre (anti)-héros devient passeur de drogue.
- © Pyramide Distribution
Avant d’entrer dans ce milieu crapuleux, il était juif. Non pas que l’on puisse se défaire de cette identité, mais il renie celle-ci de tout son corps, de tout son être. Etre juif le déstabilise car il ne sait trouver sa place parmi les siens pour qui le rapport avec Dieu est essentiel. Et pourtant, c’est sous couvert d’être juif (il revêt les châles de prière) qu’il réalise ses méfaits sans se faire prendre.
- © Pyramide Distribution
La figure paternelle est récurrente dans Jewish Connection. Sam est comme terrorisé devant ce père contre lequel il ne peut rien. Même quand il lui résiste, il reste attaché à lui car c’est pour ne pas lui ressembler qu’il se transforme et qu’il fuit. Il se fond à travers lui. Lorsqu’il rejoint le groupe de passeurs de drogue, la problématique est la même ; il a toujours des comptes à rendre. Finalement, le jeune homme est toujours seul au fond de lui, malgré qu’il soit toujours rattaché à une entité qui le domine, le dépasse. Cette fuite n’est qu’une illusion d’éclaircissements : tant qu’il ne sait pas qui il est et qui il veut être, il ne pourra rejoindre son père et apprécier cet homme qui l’a fait grandir.
Jesse Eisenberg est phénoménal dans le rôle, le visage très marqué par les émotions que traverse son personnage. Jamais dans l’excès, juste dans l’expression de cette douleur qui vrille constamment le corps et l’esprit de Sam. Jewish Connection est réussi car Kevin Asch a su donner de la matière à son héros, le mettre face à des questionnements universels, sans cliché. En parlant avec ses tripes. Et ça marche.
La bande-annonce : ICI
- © Pyramide Distribution
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roger w 19 septembre 2011
Jewish Connection - La critique
Si le film a du mal à s’éloigner du fait divers qu’il relate, on reste accroché pendant toute la projection aux basques de ce jeune homme en rupture avec un milieu familial très contraignant. Il est dommage que le cinéaste ne s’octroie pas plus de temps pour fouiller davantage la psychologie des personnages. Quant à l’esthétique 70’s, elle ne sert qu’à rendre laide les images. Inégal.