Jeremiah . T.38 . Tu piges ? - Hermann - chronique BD

Du désert jusqu’à la ville de tante Martha, et notamment les quartiers en ruines, ce tome 38 posait déjà un cadre familier. Mais même ce personnage de Jenny se révèle vite un caractère déjà vu dans les tomes précédents, que ce soit dans Elsie et la rue ou Un panier de crabes par exemple. Franche mais aussi menteuse sur les bords, intelligente mais aussi folle par moments, si elle finit dans le lit de Kurdy, c’était à pile ou face, mais pour emmener le duo dans les règlements d’un compte, il n’y a qu’un pas allègrement franchi, comme d’habitude. Et le règlement, chassé croisé dans un décor d’apocalypse et avec des gens un peu inquiétants, n’est pas sans rappeler Zone Frontière ou Fifty-Fifty. Évidemment, on retrouve avec plaisir ces petites piques de Jeremiah, les exploits d’agilité de Kurdy ou les manigances de la tante Martha, mais comme beaucoup de choses semblent se répéter dans ce tome, cela fait peut-être un peu beaucoup.

Hermann / Dupuis

Pour ce qui est du style Hermann, on ne reviendra pas sur ce que ce dessinateur a apporté à la BD franco-belge. Outre sa puissance, c’est avec Jeremiah l’une des séries les plus vastes et des plus réalistes de l’anticipation de ces trente dernières années. De fait, on aimerait que Netflix récupère les droits de la série que Showtime avait (mal) adaptée, en respectant davantage le script et l’esprit graphique d’Hermann. C’est un doux rêve, mais c’est ce que mériterait ce monument, et ce trente-huitième tome n’échappe pas à la règle, confirmant un style et une palette de tons opérants toujours pour le sujet et l’ambiance.

Hermann / Dupuis

Petite déception pour Tu piges ?, car ce tome 38 reprend des éléments qui ont déjà été vus et revus dans les précédents, plus ou moins éloignés dans le temps. Le schéma narratif et le style habituels n’empêchent pas Jeremiah d’être, comme à chaque fois, un bon divertissement.