Le 25 juin 2019
Un premier long métrage touchant sur la drague de rue. Comme une réponse au film d’Alain Soral, Confession d’un dragueur.
- Réalisateur : Raphaël Kirgo
- Acteurs : Charlotte Durand Raucher, Jean-Benoît Diallo, Quentin Santarelli
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
- Distributeur : Saint-André des Arts
- Durée : 1h20
- Date de sortie : 26 juin 2019
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Résumé : Initié à la drague par l’audacieux JB., le timide Vincent, tel un bon élève se perfectionne jusqu’au point qui lui révèle l’inutilité de cette fuite en avant...
Copyright Saint-André des Arts
Notre avis : Ne pas se fier au titre, faussement programmatique. Si Vincent se lasse de ce que les Américains appellent « The Game », pour désigner cette manière si française, selon eux, d’envisager la séduction, il se sera quand même pris au jeu, jusqu’à oublier qu’il recherchait finalement une relation sérieuse. Guidé par un coach de développement personnel, il tâtonne tout d’abord, avant de gagner en confiance, multipliant les conquêtes féminines, à peine croisées dans la rue, aussitôt abordées, sans jamais se départir d’une forme de timidité touchante, qui contredit ses rodomontades.
Comme si Vincent n’était pas à sa place : ni dans cette manière de draguer à l’aventure, ni d’envisager, sur un mode houellebecquien, la translation des valeurs du néolibéralisme aux sentiments amoureux (calcul, marchandisation des rapports, rentabilité), pas plus qu’il n’est capable d’adhérer à ce que que profile sa formation d’ingénieur : l’allégeance à une forme de logique entrepreneuriale, qui suppose un retour sur investissement. Or, Vincent n’est pas rentable, qui agit en dilettante, a du mal à finir ses études, parce qu’il n’est symboliquement pas sûr de vouloir s’engager dans quoi que ce soit. Rohmer nous l’a appris au cinéma : le hasard est un puissant moteur à fantasmes, en ce qu’il ouvre un champ des possibles, où l’aventure retrouve son sens étymologique : ce qui peut arriver, comme ce qui peut ne jamais advenir. C’est dans cette incertitude que le héros se laisse volontiers flotter.
D’autres personnages masculins, dragueurs impénitents, parfois trop proches de typologies attendues, semblent partis pour quelques années de don-juanisme. Ils composent une galerie moins attachante que ces femmes dont la diversité foisonnante ringardise un éternel masculin, si enclin à la forfanterie et au désir de domination. Très généreux dans ses intentions, ce long métrage est parfois piégé par son message humaniste, qui confère à certains personnages une valeur purement illustratrive. Mais il est aussi parsemé de jolies séquences et servi par des acteurs dont le jeu naturaliste convainc globalement.
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