Japan Expo 2013 - Moorcock, La renaissance d’Elric !

A côté de la Japon Expo, se trouve le Comic Con. Séries, comics et jeux vidéos sont au programme de ce salon tourné vers les US, tout comme la Japan Expo est tournée vers l’Asie.

Et au cœur du Comic Con, se trouvait une scène qui recevait quelques invités : Didier Poli, Julien Blondel, et... et... Michael Moorcock. Oui, Michael Moorcock en personne est venu dire bonjour à son public. Il venait parler de la sortie de la BD, adaptation des aventures de son héros, Elric T1, Le Trône de Rubis, paru chez Glénat, dessiné par Julien Blondel et écrit par Didier Poli.

Moorcock est le romancier de la saga du Champion Eternel, commencée avec Elric, continuée avec Hawkmoon et déclinée avec des héros comme Corum, Cornélius ou Erekosé, des avatars du Champion Eternel à différentes époques. Il nous explique que la première adaptation de son œuvre a été une BD, réalisée par Philippe Druillet dans les années soixante. La boucle se boucle avec cette nouvelle série Elric.

Les auteurs nous expliquent que pour eux l’important était de rencontrer Moorcock avec un projet cohérent, solide, à la fois moderne et respectueux de l’histoire originale. Cela a été dur, ils se sont demandés que fallait-il garder à tout prix, critiquer, remettre en cause ou changer ? Leur objectif, faire un travail qui soit à la fois fidèle et éloigné du roman. Il fallait par exemple adapter des éléments qui portaient la marque des années soixante et les transformer. Mais il fallait aussi réussir à créer des images sur ces mots. Des mots que s’étaient appropriés depuis des années des milliers de lecteurs, pour y coller leurs propres images.

Mais heureusement, Moorcock leur a laissé carte blanche. Moorcock qui semble accepter de laisser la porte de son œuvre ouverte. Il a laissé Druillet réaliser une BD sans rien demander quand il l’a découverte et il a cédé l’exploitation sous forme de Jeu de Rôle sans rien demander, d’abord à Gary Gigax, le créateur de Donjons et Dragons, puis à la société Chaosium. Les événements ont pris une drôle de tournure. Chaosium et la société de Gary Gigax sont partis dans des luttes juridiques pour devenir l’unique exploitant de la licence Elric. Chaosium a remporté la partie. Selon Moorcock, le plus mauvais choix financier qui pouvait être fait...
Ces malheurs sont oubliés aujourd’hui. Moorcock regarde l’avenir : de nouvelles histoires d’Elric, peut-être un projet de série TV sur cet anti-héros aux USA, et bien sûr la suite de la BD Elric.

Poli et Blondel expliquent qu’ils ne veulent pas partir sur un projet de 20 tomes, correspondant à ce qu’il aurait fallu pour adapter toutes les nouvelles de Moorcock. Elric sera donc un cycle de quatre volumes. En fonction du public se décidera la naissance d’un second cycle ou l’adaptation BD d’un autre personnage de Moorcock.

La présence de Moorcock à la Comic Con n’est pas innocente car le romancier ne se cache pas d’un grand amour pour la France. Il habite Paris plusieurs mois par an, ses traducteurs français sont devenus des amis proches, il travaille avec un groupe de musique français pour la sortie d’un album chez une maison de disques US et il rêve d’un réalisateur français pour l’adaptation ciné d’Elric. Aucun doute, Moorcock possède la french touch.

Et cette conférence se conclut sur un grand sourire de ce romancier qui déteste les barrières en littérature.