Le 9 juillet 2016
- Réalisateur : Jacques Rouffio
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Le réalisateur du Sucre et surtout de La Passante du Sans-Souci est mort. Retour sur sa carrière.
Cinéaste rare depuis sa dernière incursion au cinéma avec L’Orchestre rouge (Claude Brasseur, 1989), Jacques Rouffio n’avait commencé sa carrière en tant que réalisateur que très tardivement, en 1967, avec une œuvre que l’on considère souvent comment maudite L’Horizon, où il dirigeait Jacques Perrin. Auparavant, il avait assisté pendant des années des réalisateurs comme Bernard Borderie, Henri Verneuil, Gilles Grangier ou Georges Franju.
C’est seulement en 1975 que sa carrière prend son envol avec le polar Sept morts sur ordonnance (avec Piccoli, Depardieu, Jane Birkin, Charles Vanel, Marina Vlady...), qui dépasse le million cent-mille entrées en salles. Il dirige ensuite Adjani et Dutronc dans une comédie fraîche du système D, Violette & François, en 1977. Puis, avec Le Sucre, il se débride, et connaît un succès conséquent en 1978 (plus de 770.000 entrées).
La Passante du Sans-Souci, d’après Joseph Kessel, sera son ultime lettre de noblesse et surtout son plus gros succès populaire. Romy Schneider y est éclatante. Elle décèdera un mois après la distribution du film. Au total, ce sont près de 2 millions de spectateurs qui lui rendront hommage. Le film sera nommé 4 fois aux César. En 1986, Rouffio, désormais âgé de 57 ans, connaît un lourd échec, avec une comédie décalée, au scénario signé Georges Conchon. Mon beau-frère a tué ma sœur ne manquait pourtant pas d’atouts, notamment Binoche enfin révélée, qui allait retrouver Piccoli lui-même au casting, dans Mauvais sang de Carax. La chanteuse Milva Bilcati, Jean Carmet et Serrault étaient également à l’affiche de la comédie grinçante
L’Etat de grâce en 1986 confirme sa perte de vitesse, malgré la présence d’Arditi, Sami Frey et surtout Nicole Garcia, actrice culte omniprésente dans la première moitié des années 80, qui traversa le désert pendant de nombreuses années.
Jacques Rouffio aimait écrire le scénario de ses longs. On lui doit aussi des scripts pour Miklós Jancsó (Sirocco d’hiver, 1969) et Francis Girod : Le Trio Infernal, avec des acteurs qui lui resteront proches, comme Piccoli et Romy Schneider No ; et René la Canne, une excentricité avec Depardieu, Piccoli et la regrettée Emmanuelle, Sylvia Kristel.
Le cinéaste marseillais est mort vendredi 8 juillet, à l’âge de 87 ans.
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