Le 29 juillet 2012

- Voir le dossier : Box-office américain, Intouchables
"Untouchable" casse-t-il aussi la baraque chez nos amis d’outre-Atlantiques ? La réponse ici...
Le point sur la carrière américaine des Intouchables.
Sorti aux USA en mai sous l’égide d’Harvey Weinstein, Intouchables n’est pas le phénomène annoncé, a priori. Si l’Allemagne le classe dans le top 10 local depuis 29 semaines, après plus de 75M$ de gains, si en Espagne il se classe en 2012 au-dessus d’Avengers avec plus de 20M$, les Etats Unis, hermétiques aux langues étrangères, ne lui ont permis pour l’instant d’amasser que 4.785.000$ depuis le 25 mai. Un score de convenance pour un gros "produit" d’art et essai, mais qui, pour une comédie populaire française, tournée dans notre langue, prend forcément des proportions plus épiques, surtout quand on connaît l’aversion des Américains pour les blockbusters comiques français (rappelez-vous de l’expérience douloureuse de Christian Clavier et Jean Reno avec Les Visiteurs en Amérique).
Harvey Weinstein a particulièrement soigné la sortie américaine, la préparant au préalable pendant de longs mois, l’associant à son autre produit français phare, The Artist, Oscar du meilleur film en mars dernier. Son pari est réussi. Avec 103.000$ pour son week-end d’investiture dans 4 salles, la comédie d’Olivier Nakache et d’Eric Toledano avait réalisé une superbe moyenne de 24.000$. En 2e semaine, la combinaison américaine (hors Canada, qui a pu voir le film plus tôt) s’élargit à 50 écrans et la moyenne baisse ($6.439) quand les recettes explosent (+ 46%). En 3 semaines, François Cluzet et Omar Sy récoltent le jackpot : 1 million de dollars... Pendant plusieurs week-ends, la comédie rameute les curieux dans des villes comme L.A., New York ou Chicago, oscillant entre 250.000 ou 350.000$/wk.
Ce week-end du 27 juillet, Weinstein a décidé de faire grimper la température avec une hausse substantielle des écrans (+103), soit un total de sites le projetant qui s’élève à 194. Énorme pour un film franco-français que personne ne voyait réussir aux States... Ce week-end, le feel-good movie est encore dans le top 20, empochant pour la première fois plus de 500.000$ (512.000$ pour être plus précis). La moyenne est encore une fois satisfaisante, s’avérant plus élevée que celle de Room in Rome de Woody Allen qui déçoit.
Si on ajoute les chiffres canadiens, c’est presque 8M$ qu’Intouchables a réussi à grappiller. Désormais, l’objectif est de dépasser les 10M$ de La Môme et les 11M$ du Pacte des Loups, voire les 20M$ de La Cage aux folles... Quant aux 33M$ d’Amélie Poulain, cela sera sûrement très difficile à atteindre. Mais la Weinstein Company n’a pas dit son dernier mot, accélérant la promotion sur tout le pays ; la société d’Harvey envisage encore d’augmenter la combinaison dans les semaines à venir avec en tête une obsession, l’Oscar du meilleur film étranger.
On se retrouve donc à la fin de l’été pour faire le point.