Le 11 novembre 2015
Un film relatant toute l’horreur du ghetto de Varsovie. Intéressant, même si l’ensemble souffre par moments d’évidentes facilités de mise en scène et scénaristiques.
- Réalisateur : Jan Komasa
- Acteurs : Jozef Pawlowski, Zofia Wichlacz, Anna Prochniak
- Genre : Drame, Film de guerre
- Nationalité : Polonais
- Editeur vidéo : Koba Films
- Durée : 2h01
- Titre original : Miasto 44
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Sortie en DVD : le 21 octobre 2015
Un film relatant toute l’horreur du ghetto de Varsovie. Intéressant, même si l’ensemble souffre par moments d’évidentes facilités de mise en scène et scénaristiques.
L’argument : Une histoire d’amour, de sang et de violence en pleine insurrection de Varsovie de 1944...
© Studio Hamburg
Notre avis : Au début de la deuxième guerre mondiale, l’Allemagne envahit la Pologne pour en faire le principal lieu de génocide des Juifs. L’horreur des camps de la mort est à cet égard au coeur du Fils de Saul, actuellement au cinéma.
A la fin de la guerre, la Pologne a organisé une résistance clandestine à Varsovie. L’insurrection des civils Polonais face à l’envahisseur nazi, dénommée le ghetto de Varsovie, s’est déroulée du 1er août au 2 octobre 1944. C’est ce fait historique que retrace le film Insurrection du Polonais Jan Komasa.
Dans cette fiction, on suit le jeune Stefan, tout juste âgé de 18 ans. Vivant à Varsovie avec sa mère et son petit frère, il rejoint la résistance clandestine. Le film débute tranquillement avec de nombreux jeunes qui s’enrôlent dans cette armée de l’ombre. Le ton est au départ léger : on voit ces jeunes jouer ensemble et flirter. Rapidement, les hostilités débutent et le ton devient plus sombre.
On ne peut que louer l’initiative du réalisateur de montrer toute l’horreur de la guerre. Lors des déplacements des protagonistes, les morts ne cessent de s’accumuler avec des scènes parfois difficilement soutenables : civils exécutés sommairement dans la rue par les Nazis ; personnes pendues, etc.
© Studio Hamburg
La ville de Varsovie, détruite à plus de 90 % à la fin du ghetto, symbolise à elle seule la dureté de ce conflit, en subissant de plein fouet les bombardements nazis et des assauts incessants. Les débris qui jonchent le sol et les bâtiments détruits font de la capitale polonaise un lieu mortifère. Ce ne sont d’ailleurs pas moins de 200 000 Polonais qui paient de leur vie cette insurrection.
Si l’ampleur de ce massacre est clairement évoquée, le réalisateur Jan Komasa ne convainc qu’en partie. Le spectateur n’est jamais totalement immergé dans l’action du film.
Dès lors, on ne peut s’empêcher de faire un parallèle avec Le fils de Saul, dont la sortie dans les salles de cinéma est concomitante à la sortie d’Insurrection en vidéo. Dans Le fils de Saul, on ressent à chaque instant toute l’horreur du travail que doit accomplir Saul. La caméra de Laszlo Nemes suit les déplacements du "sonderkommando" Saul dans de longs plans-séquences. Si l’horreur est floue ou hors-champ, elle n’en reste pas moins permanente. Le film est éprouvant à regarder, et il n’y a aucune échappatoire : pas de ligne d’horizon, puisque tout est filmé à la hauteur du personnage principal. Ce long métrage est d’une grande rigueur tant sur le fond que sur la forme.
© Studio Hamburg
A l’inverse, dans Insurrection, le réalisateur effectue un mélange de genre maladroit et certains effets de mise en scène sont largement discutables.
Conscient que les films de guerre sur la deuxième guerre mondiale sont nombreux, Jan Komasa a probablement voulu se démarquer des autres productions du genre en intégrant dans son histoire un triangle amoureux. L’idée est louable mais sa transcription à l’écran laisse à désirer. En fait, les scènes de romance n’apportent rien à l’intrigue et désservent même le film. On peut même sourire lorsque le personnage principal, Stefan, embrasse langoureusement une de ses bien-aimées, alors que les tourtereaux sont la cible de balles ennemies !
Au niveau de la mise en scène, le réalisateur polonais s’en sort globalement bien. Mais lorsqu’il veut impressionner le spectateur à grands coups d’effets de style, il rate complètement sa cible. Les ralentis lors de certaines d’action aboutissent à un effet inverse que celui escompté, en annihilant toute tension.
En l’état, si Insurrection traduit de manière plutôt fidèle la réalité des événements du ghetto de Varsovie, le film aurait gagné à être moins tape à l’oeil. Heureusement, la sauvagerie que fut l’insurrection de Varsovie est bien transcrite à l’écran et mérite dès lors que l’on s’attarde sur ce film récent.
Un DVD complet sur le plan technique disposant de bonus au ton un peu trop promotionnel.
Les bonus :
La galette offre des coulisses du tournage qui sont réparties en deux documentaires de 21 minutes. Le premier est constitué d’interviews et d’images d’archives. Si quelques anecdotes relatives à la genèse du projet sont intéressantes, le ton est par moments trop promotionnel. Le deuxième documentaire, peu captivant, se focalise plus sur les personnages que sur l’histoire elle-même.
En fin de compte, le bonus le plus pertinent est un documentaire dédié aux effets spéciaux. Durant 7 minutes, sans aucun commentaire, on constate les différentes transformations qui ont été effectuées par ordinateur pour reconstituer la capitale polonaise telle qu’elle était en 1944.
Les bonus se concluent par un espace découverte comprenant des teasers de l’éditeur koba Films, à savoir ceux de Birdsong, Soldat blanc, Up and down, The lost battalion et Lessons in love.
L’image :
Une image superbe, sans défaut particulier constaté.
Le son :
Un Dolby Digital 5.1 puissant en VO, occupant parfaitement l’espace. On ne peut pas rater les scènes d’action, tant le son pétarade lors de celles-ci.
Galerie Photos
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