Imagine me and you

Le parti pris d’Imagine me and you est intéressant, mais son traitement, pavé de lieux communs, lui enlève toute sa substance.

L’argument : Imaginez que vous rencontriez la femme de votre vie alors que vous épousez l’homme que vous aimez. C’est ce qui arrive à Rachel quand elle aperçoit Luce, invitée à ses noces.

Notre avis : Pour son premier film, le jeune cinéaste britannique Ol Parker a choisi de se pencher sur le mystère du coup de foudre. Image me and you est une déclinaison sur son caractère irrépressible et imprévisible. Mais c’est surtout le thème de l’homosexualité féminine qui est porté à l’écran. Si l’homosexualité, en général, est rarement traitée au cinéma, celle des femmes l’est encore moins. Il ne peut néanmoins échapper à la comparaison avec un excellent film, qui l’a précédé de quelques mois, Le secret de Brokeback Mountain, même s’il traite de la question chez les hommes. Contrairement à son prédécesseur, plane sur l’intrigue d’Imagine me and you, à part les quelques tourments nécessaires à une rupture annoncée, une douceur bienfaisante. Trop d’ailleurs. Et ici, l’excès nuit parce qu’il plonge le film dans la torpeur.
Les premières images d’Image me and you laissent en effet présager de son épilogue. Entre les deux, on subit cette belle histoire d’amour qui n’émeut pourtant presque pas. Bien sûr, les hésitations de Rachel, qui a peur de blesser son nouveau mari en cédant à sa passion, ne laissent pas indifférent. Mais juste assez pour être considéré comme un minimum syndical de la compassion. Au total, Ol Parker en s’attaquant à un sujet qu’il met à l’abri de toute considération subjective en s’attachant, avant tout, au coup de foudre amoureux, ne nous livre qu’une jolie romance. Pour le reste, on attendra sa prochaine œuvre.