Un peu d’ouverture face à la détention en centre fermé...
Le 27 octobre 2010
Un soupçon d’humanité dans ce monde de brutes. Le cinéma social belge ne se limite pas qu’aux frères Dardenne...
- Réalisateur : Olivier Masset-Depasse
- Acteurs : Anne Coesens, Esse Lawson, Olivier Schneider, Christelle Cornil
- Genre : Drame
- Nationalité : Français, Belge, Luxembourgeois
- Date de sortie : 13 octobre 2010
- Festival : Festival de Cannes 2010
– Durée : 1h35mn
Un soupçon d’humanité dans ce monde de brutes. Le cinéma social belge ne se limite pas qu’aux frères Dardenne...
L’argument : Tania et Ivan, son fils de 14 ans, sont russes et vivent clandestinement en Belgique depuis huit ans. Sans cesse sur le qui-vive, Tania redoute les contrôles de police jusqu’au jour où elle est arrêtée. La mère et le fils sont séparés. Tania est placée dans un centre de rétention. Elle fera tout pour retrouver son fils mais n’échappera pas pour autant aux menaces d’expulsion.
Notre avis : Pour vanter les mérites de cette petite merveille qui prend aux tripes, il aurait fallu écrire en grand sur l’affiche : "Le bouder serait illégal car, au moins, vous en ressortirez un peu moins con !" Mais Olivier Masset-Depasse est un artiste subtil et sobre à l’image de sa dernière progéniture artistique, qui se fera connaître immanquablement grâce à un bouche à oreille unanime. Depuis quelques années, le paysage cinématographique belge a le vent en poupe, dû en grande partie aux frères Dardenne. Maintenant, il faudra compter sur ce nouveau futur grand cinéaste qui scrute le même terrain de façon moins antipathique. En effet, pour toucher émotionnellement le plus grand nombre, il se place en tant qu’allié de son héroïne tapie dans l’ombre, une mère russe sans-papiers tentant vaille que vaille de survivre sur le territoire belge, dont la révolte sera sa seule arme de défense face à cette société qui se complaît à respecter la loi à la lettre, sans se préoccuper du fardeau quotidien de ces êtres humains étiquetés comme des individus pernicieux. La compagne du metteur en scène, Anne Coesens, est sensationnelle tant elle parvient à nous transmettre viscéralement ce qu’elle ressent, au point que les larmes d’émotion surgissent lorsque, évitant pour un temps son extradition par avion, elle retrouve ses compagnes de détention avec la même effervescence que si elle était libérée (sur la sublime chanson "Soldier on" de the Temper Trap).
Notes : Jeune talent belge qui, avec seulement deux courts-métrages et un long, a déjà fait le tour des festivals (son premier long-métrage, Cages, avait notamment été montré à Toronto), Olivier Masset-Depasse devrait encore plus faire parler de lui avec Illégal. Son nouveau film évoque les centres de rétention pour immigrés clandestins, vivant dans des mauvaises conditions en attente d’un jugement et d’une reconduite à la frontière, au sein d’un pays (la Belgique) où le sujet est tout aussi explosif que chez son voisin hexagonal. Les premières images semblent annoncer une oeuvre enragée et engagée, abordant le débat politique sous l’angle d’un film de genre à la fois nerveux (mise en scène électrique, rebondissements) et sensible (l’histoire d’une mère à la recherche de son fils). L’influence des deux maestros Dardenne, représentants les plus célèbres et les talentueux du cinéma belge ?
A l’instar de ses possibles modèles, Olivier Masset-Depasse a connu les faveurs de Cannes, puisqu’Illégal a été présenté cette année à la Quinzaine des Réalisateurs. Malgré la création de Tania, pur personnage de fiction interprétée par Anne Coesens (fidèle du jeune cinéaste, et vue notamment dans les récents Elève libre et Diamant 13), le réalisateur a tenu à garder un ancrage dans le réel : "Pour ne pas être manichéen ou tomber dans le film de gauchiste, je le voulais documenté, réaliste, explique-t-il : tout ce qu’on voit dans le film s’est passé au moins une fois dans la réalité. J’ai essayé de montrer que les gardiennes et certains policiers sont, eux aussi, victimes du système."
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esdez 14 novembre 2010
Illégal - la critique
Comment faire passer au plus grand nombre l’angoisse d’une mère pour son fils face aux règles "humaimes" de la vie sur terre. Démonstration magistrale du couple réalisateur/actrice en parfaite symbiose avec leur sujet et "merci" à cette foutue société de nous faire partager ces moments où on se retrouve vraiment replié avec nos sentiments intimes, seuls remparts contre la barbarie habituelle.En résumé : L’homme est sur terre "assigné à résidence" quelle que soit cette résidence, enfer ou paradis et basta !!!