Le 6 août 2019


- Scénariste : Aude Mermilliod>
- Dessinateur : Aude Mermilliod
- Genre : Autobiographie, Roman graphique
- Famille : Roman graphique
- Date de sortie : 8 mai 2019
Une histoire de choix, une prise de position, une BD percutante.
Résumé : Ne pas inventer mais raconter, expliciter, expliquer, pour que d’autres puissent ressentir cela, puissent guérir, puissent avoir le choix. Alors que l’IVG, un droit fondamental, semble reculer dans le monde, la faute aux extrémismes et aux fanatismes, une autrice raconte ses douleurs, ses angoisses et surtout son cheminement qui peut conduire une femme vers l’IVG.
Martin Winckler avait déjà frappé fort avec ses écrits. Cela tombe bien, il est aussi dans cette bande dessinée, comme une caution. John Irving avait déjà décrit avec sensation dans L’œuvre de Dieu, la part du Diable ce qui avait été le début du combat. Mais tous deux sont des hommes, et laisser la parole à une femme compte lorsqu’il s’agit d’évoquer un choix qui les concerne avant tout tout. Disposer de son corps peut paraître normal, et avoir à se battre encore aujourd’hui pour faire perdurer cet état peut sembler en revanche anormal. Ce livre n’est pas un ouvrage qui défend bec et ongle l’IVG, mais qui veut simplement le montrer, dévoiler l’envers d’une opération qui était auparavant celle de la honte, et qui l’est pourtant toujours, l’envers d’un isolement affectif et sensible dans lequel les femmes sont jetées au moment de ce choix qui est bien celui d’une micro tragédie. Et d’en parler, pour que d’autres puissent ensuite continuer à avancer, voilà l’objectif d’un livre qui n’est pas politique par essence artistique, mais qui l’est par devoir civique.
Aude Mermilliod, Martin Winckler / Casterman
L’art se met donc au service de la médecine, de la psychologie, pour faire accoucher les difficultés, les écueils et les fragilités d’une femme se mettant ainsi à nu, quelque soit son passé, ses volontés ou ses obligations. Avec un dessin simple, sans grandes envolées, mais toujours avec une touche de légèreté qui pourrait passer pour un voile pudique ou une touche angélique, elle met en couleurs le quotidien d’une jeune célibataire, s’intéresse aux souvenirs d’un médecin, parle de rêves et de regrets sans en faire une toile, mais plutôt un manuel accessible et plein d’un profond soulagement pour les lectrices, et un un excellent « mets-toi à sa place » pour les lecteurs.
Aude Mermilliod, Martin Winckler / Casterman
Vibrant de pathos, Il fallait que je vous dise ne peut pas laisser insensible. Au contraire, il donne envie de s’engager, et surtout fait visualiser une part de l’abandon et de la détresse féminines qui sont trop longtemps restées dans l’ombre de la société.
168 pages - 22€