Paralysie partielle
Le 24 mai 2011
Un mélodrame gentillet, qui n’évite pas les clichés romanesques - ni l’exaspération qui les accompagne ! - mais se regarde sans déplaisir.

- Réalisateur : Robert Schwentke
- Acteurs : Eric Bana , Rachel McAdams, Ron Livingston , Stephen Tobolowsky
- Genre : Science-fiction, Romance
- Nationalité : Américain
- Date de sortie : 25 novembre 2009

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– Durée : 1h47mn
Un mélodrame gentillet, qui n’évite pas les clichés romanesques - ni l’exaspération qui les accompagne ! - mais se regarde sans déplaisir.
L’argument : Clare aime Henry depuis toujours. Elle est convaincue qu’ils sont destinés l’un à l’autre, même si elle ne sait jamais quand ils seront séparés... Henry est en effet un voyageur du temps. Il souffre d’une anomalie génétique très rare qui l’oblige à vivre selon un déroulement du temps différent : il va et vient à travers les années sans le moindre contrôle sur ce phénomène.
Même si les voyages d’Henry les séparent sans prévenir, même s’ils ignorent lorsqu’ils se retrouveront, Clare tente désespérément de faire sa vie avec celui qu’elle aime par-dessus tout...
Notre avis : Robert Schwentke aborde le thème de l’amour intemporel au sens propre du terme. En effet, le héros, interprété par Éric Bana, retrouve sa bien-aimée à différentes époques de sa vie, sous l’impulsion de voyages temporels. Mais que l’on ne s’y trompe pas, moins mystique, The Time Traverler’s wife n’a pas grand-chose à voir avec The Fountain de Darren Aronofsky, dont l’une des qualités premières revenait à sa beauté photographique, alliée à des effets spéciaux de qualité.
- © Metropolitan FilmExport
Dans ce long-métrage, les effets spéciaux sont réduits au minimum, principalement utilisés pour montrer, partiellement de surcroit, la désagrégation du corps du personnage principal, lors de ses déplacements spatiaux-temporels. Plus globalement, le cinéaste s’est surtout intéressé à l’histoire d’amour, centrale, et a délaissé l’aspect « scientifique » des voyages dans le temps. Ce choix est totalement assumé, assurant une cohérence à l’ensemble, mais ne facilite pas la compréhension de ces phénomènes. L’attention étant focalisée sur les sentiments contrariés des protagonistes, de nombreuses ellipses scénaristiques sont décelables, laissant une impression de « flou artistique ». The time traveler’s wife évoque certes un espace-temps lui-même incertain, mais ce n’est certainement pas suffisant pour expliquer les disparitions du héros ; de nombreuses questions restant en suspens. Ce fait est regrettable car, dans la trame du récit, le futur et le passé constituent des réponses, voire des alternatives au présent - ce qui nécessiterait logiquement un équilibrage illustratif des différentes périodes.
- © Metropolitan FilmExport
La mise en scène et le montage sont à l’image du scénario : peu audacieux, sans prise de risque. L’image est soignée et lumineuse mais les scènes sont quant à elles, pour beaucoup, déjà surexploitées par les mélodrames hollywoodiens, quand elles ne sont pas tout simplement le fruit de clichés romanesques (la rencontre d’un couple idéal sur une verte prairie, sous un ciel bleu, soleil haut dans un ciel où les oiseaux chantent). Le long-métrage ne décolle jamais de la bluette qui semble décidément être l’intention totale et unique de Robert Schwentke. Néanmoins, on ne peut reprocher au film d’être totalement ennuyeux : il se regarde sans déplaisir et les acteurs, aussi beaux l’un que l’autre, nous distraient un peu du classicisme ambiant - maigre consolation, reconnaissons-le ! Contrairement à son héros qui peut se déplacer à travers le temps, The time traverler’s wife ne passera pas la postérité mais nous fait passer un moment supportable, dans l’immédiat.