De l’espoir et du sable
Le 28 janvier 2015
Au cœur d’une Afrique rythmée par les cadences obstinées des violences et des passions, le voyage farouche et bouleversant de deux personnages vers la terre d’asile européenne.
- Réalisateur : Boris Lojkine
- Acteurs : Justin Wang, Endurance Newton
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Durée : 1h31mn
- Date de sortie : 28 janvier 2015
- Festival : Festival de Cannes 2014
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– Prix SACD 2014
Au cœur d’une Afrique rythmée par les cadences obstinées des violences et des passions, le voyage farouche et bouleversant de deux personnages vers la terre d’asile européenne.
L’argument : En route vers l’Europe, Hope rencontre Léonard. Elle a besoin d’un protecteur, il n’a pas le cœur de l’abandonner. Dans un monde hostile où chacun doit rester avec les siens, ils vont tenter d’avancer ensemble, et de s’aimer.
Notre avis : Sept ans après le bouleversant documentaire Les âmes errantes, sur les souvenirs de la guerre du Vietnam, c’est avec Hope que Boris Lojkine a décidé, pour la première fois, de se jeter dans les bras de la fiction, à travers le destin de deux migrants africains en route pour l’Europe. Cependant, ce film, sur fond de drame social, est lui aussi empreint d’un souffle documentaire puissant, genre pour lequel son réalisateur voue une admiration et un dévouement quasi-religieux. Précisons que le scénario définitif est le résultat d’une importante investigation de la part de son auteur. « J’ai construit, dit Lojkine, un scénario classique. Mais quand je suis allé sur le terrain, je me suis rendu compte que j’étais à côté du réel ». Le cinéaste est donc, dans son récit, en quête permanente de vérité, considérant qu’on ne peut raconter des choses fausses sur un sujet aussi grave que l’immigration. C’est la raison pour laquelle il a choisi de travailler avec des comédiens non-professionnels, issus des différents milieux qu’il s’attache à nous faire découvrir : des ex-migrants, des ex-chairmans, des ex-bandits mafieux.
© Pyramide Distribution
Il est plutôt rare de voir le cinéma filmer si franchement la réalité. Si Hope est effectivement une fiction, il est construit comme un long reportage d’une heure et demi. Hope, la jeune Nigérienne plutôt réservée, et Léonard, le Camerounais timide, entreprennent cette conquête du vieux continent, mais l’œil de la caméra portée se fait le simple témoin de cette grande et difficile épopée. Le montage est très sobre pour ne pas perturber l’enchaînement des péripéties que traversent les protagonistes, revenant à sa fonction originelle qui est de donner de la fluidité au mouvement des images. De plus, le réalisateur sait très bien jouer des effets d’éloignement et de proximité, alternant habilement gros plans et plans plus larges. Ainsi le spectateur se retrouve à la fois très proche et très distant des personnages : tantôt il est leur compagnon de voyage, tantôt il observe simplement leurs actions. Mais ces procédés de distanciation n’empêchent pas le public d’être littéralement happé par ce qu’il voit : en effets les plans de paysages arides sont tous pleins d’une extraordinaire sensualité et l’esthétique qui en découle est absolument saisissante : le spectateur sent le soleil qui lui tape sur la tête, l’air et le sable brûlant qui lui remplissent et lui assèchent littéralement la bouche et la gorge. Il faut souligner ici le travail d’Elin Kirschfink, le directeur de la photographie, qui a su admirablement préserver toute l’authenticité et la beauté des décors naturels sans aucune lumière artificielle.
© Pyramide Distribution
Au-delà de sa dimension sociale, politique et humaine, Hope traite aussi, implicitement, de l’espérance ; et c’est, somme toute, ce que le film cherche à nous montrer tout au long de ce périple éprouvant, comme l’aboutissement d’un rêve de longue date.
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