Film choral sans relief
Le 5 août 2010
Dans la lignée de Collision, Droit de passage pose un regard consensuel sur l’immigration aux États-Unis.
- Réalisateur : Wayne Kramer
- Acteurs : Harrison Ford, Ray Liotta, Ashley Judd
- Genre : Drame, Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters
- Nationalité : Américain
- Box-office : 100 262 entrées France
- Date de sortie : 4 août 2010
- Plus d'informations : Le site du film
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– Durée : 1h52mn
– Titre original : Crossing over
L’argument : Les États-Unis sont une terre d’espoir pour des milliers d’émigrés de toutes origines. Mais l’espoir a un prix. Certains obtiendront un droit de séjour et se feront naturaliser au terme d’un long processus bureaucratique ; d’autres attendront vainement d’être régularisés dans ce pays où tout est à vendre. La prostitution, la violence et la trahison deviendront leur monnaie d’échange, leur ultime recours. Max Brogan est un agent des Services d’Immigration de Los Angeles. Sa mission : appliquer les lois américaines. Brogan a entre ses mains le sort de milliers d’hommes et de femmes en quête d’une vie meilleure. Lui et son collègue Hamid, comme l’avocate Denise Frankel et son mari Cole sont quotidiennement exposés aux problèmes de l’immigration, et s’en ressentent jusque dans leur vie privée. C’est ainsi qu’ils croiseront les destins de l’ouvrière mexicaine Mireya Sanchez, menacée d’expulsion ; de la soeur d’Hamid, Zahra, en conflit avec une famille traditionaliste ; de la jeune Bangladeshi Taslima Jahangir, soupçonnée de sympathies terroristes pour s’être référée au Coran ; du musicien anglais Gavin Kossef ; de l’actrice australienne Claire Shepard, prête à tous les compromis pour obtenir la précieuse "carte verte" ; de l’adolescent coréen Yong Kim, écartelé entre deux mondes et deux cultures. Autant de cas difficiles, de combats incertains, qui reflètent les challenges de l’Amérique. Autant de conflits, mais aussi autant d’espoirs et de rêves différents à réaliser et à partager...
Notre avis : De Wayne Kramer, on avait plutôt aimé La Peur au ventre. Un film d’action, certes un peu bancal, qui laissait malgré tout augurer de belles choses pour la suite. Hélas, toutes les promesses placées dans le réalisateur américain s’effacent avec Droit de passage. Plus que les promesses, c’est le réalisateur lui-même qui s’efface derrière ce film choral hollywoodien ultra classique, que le propos sensible, l’immigration clandestine, écrase littéralement.
- © Metropolitan FilmExport
Au-delà de l’académisme de la réalisation (on y retrouve tous les stigmates du genre), c’est l’absence d’un véritable point de vue qui fait particulièrement défaut. Trop occupé à respecter à la lettre le manuel du parfait film choral, Kramer en oublie de traiter son sujet. Le cinéaste se contente en effet de dresser le tableau le plus large possible en faisant se croiser ses personnages (de différentes ethnies) au hasard des situations, façon Iñárritu. Incroyablement lisse, Droit de passage ne veut froisser personne et surtout pas les américains (la séquence finale aux relents patriotiques).
- © Metropolitan FilmExport
Au milieu d’un casting fourni, seul Ray Liotta, en parfaite ordure, parvient à tirer son épingle du jeu. Sans doute parce que son personnage se montre le plus équivoque contrairement aux autres figures nettement plus caricaturales. Dommage pour Harrison Ford qui comptait certainement sur ce film pour relancer une carrière qui peine à trouver un second souffle. Et si le spectateur aurait aimé qu’on le lui coupe, Droit de passage, lui, n’en offre aucun.
- © Metropolitan FilmExport
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