Le 2 mai 2019
Au cœur de la crise économique grecque, le parcours singulier mais néanmoins courageux d’une femme prête à tout pour sortir de sa condition d’esclave moderne.
- Réalisateur : Nikos Labot
- Acteurs : Marisha Triantafyllidou, Dimitris Imellos, Maria Filini, Konstantinos Gogoulos
- Nationalité : Français, Grec, Serbe
- Distributeur : Jour2fête
- Durée : 1h30mn
- Date de sortie : 1er mai 2019
- Festival : Festival de Valenciennes 2019
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Résumé : Athènes, de nos jours, Panayiota, est une femme au foyer, complètement dévouée à son mari et à leurs deux enfants. Elle est peu allée à l’école, ne sait pas lire, a quitté la demeure familiale pour le domicile conjugal, passant d’une domination à une autre. Crise oblige ? Panayiota, pour la première fois de sa vie, doit travailler ailleurs qu’à la maison et se risquer ainsi à l’autorité et la subordination, mais aussi l’amitié, la lutte et le goût de la liberté.
Notre avis : Après plusieurs courts-métrages remarqués et récompensés dans de nombreux festivals internationaux, le réalisateur grec Nikos Labot se livre à un constat sans appel sur la crise économique qui, dans son pays, a bouleversé les relations familiales et laissé aux entreprises la possibilité d’exploiter encore davantage leurs salariés. Paradoxalement, cette situation a eu des conséquences favorables pour les femmes. Elles qui, jusqu’à présent, étaient très souvent condamnées au seul rôle de mère/épouse dévouée uniquement à leur famille contribuent désormais à faire vivre le foyer et ont, de ce fait, gagné respect et égalité.
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Panayiota, son mari et ses enfants appartiennent à la classe moyenne. Jusqu’ici, ils vivaient plutôt bien. Mais voilà que Kostas connaît le chômage. Blessé dans son orgueil de mâle, désormais incapable de subvenir aux besoins des siens, il s’aigrit et n’envisage même pas d’aider sa femme pour les tâches ménagères ou pour la surveillance des enfants. Bien au contraire, il en exige toujours plus. Fragile et habituée à se soumettre, elle rêve pourtant d’émancipation. C’est finalement en acceptant une autre forme d’aliénation, un travail de manutentionnaire éreintant et sous-payé, dans un centre commercial éloigné de chez elle, qu’elle va se libérer par un processus de prise de conscience long et complexe.
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Sur fond d’un patriarcat que l’on espérait à jamais révolu, des scènes réalistes et des dialogues simples s’emploient à décrire les effets d’une crise économique mondiale (plus que la crise elle-même) et les changements de mentalité inattendus qu’elle fait naître au sein des populations. La caméra s’attache, sans la lâcher une seule seconde, aux pas de son héroïne, un personnage humble et effacé, servile à souhait, que le jeu tout en justesse et en nuances de l’épatante Marisha Triantafyllidou parvient à sortir de l’ombre. Son acharnement insatiable, malgré des conditions peu favorables, à améliorer son sort et sa naïveté naturelle, crée immédiatement l’empathie. Pourtant, une mise en scène apathique ne permet pas à cette quête de liberté, par ailleurs admirable, de se déployer avec toute l’amplitude que l’on aurait pu espérer trouver autour d’un sujet aussi fort.
De cette énième dénonciation des dérives capitalistes, on retiendra essentiellement la qualité de l’interprétation.
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