Hellboy . T.16 . Le Cirque de minuit - La chronique BD

La chronologie Hellboy a ses écarts, et ce seizième tome en fait partie. La première des deux histoires qui composent ce récit se passe dans l’enfance du petit démon qui a donné son nom à la série. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, l’enfant des enfers s’échappe du bunker de la future BPRD et glisse vers le seul lieu où les monstres se côtoient : un cirque. Cheminant sur les pas et les écrits de Pinocchio, davantage de Collodi que de Disney, il est comme Cendrillon, avec seulement la permission de minuit. Une escapade tout en délicatesse, en poésie et en théâtre, sans heurts ni coups de poings habituels. Une bulle en forme de conte, ou de parabole, dont le caractère se poursuit avec un seconde histoire, censée se dérouler à la suite du tome 7, mais qui fait figure d’hommage et de rêve. Rêve d’un héros ballotté par les flots, lassé de son existence, hommage à Melville, et si la baleine blanche est absente, son obsession tend les esprits et les traits, que Gianni reprend à merveille. En vérité, Mignola ne fait que montrer une fois de plus tout son attachement au folklore et à la littérature, qu’ils soient fantastique, mythologique ou classique, ancrant toujours davantage son œuvre dans une continuité de héros, de quêtes et d’inspirations diverses. Certainement, Hellboy deviendra un classique qui inspirera nombre d’écrivains et auteurs en herbe, et qui composeront eux-mêmes des odes à sa gloire.

© Delcourt

Le talent de Mignola, ici bien secondé par Fegredo et Gianni, se retrouve comme toujours dans des pages glacées, qui hésite entre la nuit secrète et l’océan dévorant, tous deux habillés de bleu pour l’occasion, car le ventre de la bête marine n’est jamais bien loin dans les deux récits. L’originalité de ce tome réside dans l’exposition d’un Hellboy jeune, petit garçon naïf et effrayé, créature plus touchante que frappante. Autour de lui virevoltent des visages connus, des petits rappels et de grands clins d’œil, qui donnent un album riche et engageant, notamment pour les amateurs de cet univers.

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Les déclinaisons de la vie du puissant et gentil démon sont désormais légions, et ce tome 16 de la série originale en fait partie. S’il n’amène rien d’exaltant dans le contenu de la saga, il est toutefois un hommage vibrant et un joli divertissement concocté par Mike Mignola et ses disciples.