Western moderne
Le 11 septembre 2005
Un polar comme on les aimes : noir et teinté de romantisme.
- Auteur : James Lee Burke
- Editeur : Rivages
- Genre : Polar, Roman & fiction
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James Lee Burke est un auteur à part dans le monde du polar : son univers très noir contraste avec l’aridité et la chaleur de ses atmosphères. C’est sûrement ce qui en fait un des meilleurs.
Heartwood a obtenu le Grand prix du roman noir étranger au Festival du film de Cognac en 2004. C’est vrai que, dans les grandes lignes, James Lee Burke est un auteur de polars, mais ce deuxième volet des aventures d’un avocat texan, Billy Bob Holland, est plus complexe, donc plus intéressant. Ce roman est à la croisée des univers romanesques : il y a du thriller certes, mais du western et de la poésie aussi... Les frontières entre les genres sont effacées avec une subtilité remarquable.
Le polar se retrouve surtout dans l’intrigue : un vol, presque banal. Earl Dietrich, l’homme le plus puissant du comté, accuse un ouvrier, Wilbur Pickett, de lui avoir dérobé une montre de grande valeur et surtout 300 000 dollars de bons au porteur. Et c’est Billy Bob qui assurera sa défense. Mais avec l’atmosphère qui règne dans la petite ville de Deaf Smith, pas de doute, on est dans le western. Billy Bob, d’abord est l’archétype du cow-boy moderne : solitaire et serein. Son signe distinctif : alors que ses confrères littéraires prennent le volant et sillonnent les highways américaines pour réfléchir, lui enfourche son cheval et va galoper dans les collines. Et puis, comme toujours, dans le western, cherchez la femme. Elle apparaît ici sous les traits de Peggy Jean Murphy, amour de jeunesse de Billy Bob et aujourd’hui épouse d’Earl Dietrich : une beauté époustouflante, respectée par tous, les bons comme les méchants.
Une histoire bien ficelée à laquelle viennent s’ajouter des gangs mexicains et des affaires de gros sous liés au pétrole, des personnages taillés au couteau : cela aurait été suffisante pour ranger Heartwood dans les sommets du genre. Mais James Lee Burke s’offre le luxe de teinter l’ensemble de rêve et de romantisme : de la poésie à l’état brut et sauvage. Un pur bonheur.
James Lee Burke, Heartwood (traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Dominique Maynard), Rivages Noir, 2005, 430 pages, 9 €
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