Harcelés - la critique

Un thriller pathétique aux ficelles éculées, desservi par Samuel L. Jackson. Fortement déconseillé.

L’argument : Pour Chris et Lisa, emménager dans leur maison de Lakeview Terrace est un rêve devenu réalité. Pourtant, rapidement, les deux jeunes gens deviennent la cible de leur voisin, qui désapprouve leur relation interraciale. Cet homme strict et austère, père célibataire et policier, s’est autoproclamé responsable de la sécurité du quartier. Si ses patrouilles nocturnes et sa surveillance constante procurent un sentiment de sécurité à certains, il se montre de plus en plus oppressant envers le jeune couple, allant jusqu’à les harceler chez eux.

Notre avis : Après une insondable catastrophe (son remake de The Wicker Man), Neil Labute revient avec un nouveau long-métrage qui confirme qu’on l’a définitivement perdu. Une fois encore, il s’est fourvoyé dans un exercice casse-gueule, au fil narratif prévisible, rappelant au passage que le coup d’essai d’En compagnie des hommes - qui avait agréablement surpris tout le monde - remonte maintenant à très loin. Aux commandes de ce projet Hollywoodien au manichéisme candide, dont il ne cherche même pas à court-circuiter les conventions, LaBute se désintéresse très rapidement des enjeux dramatiques et se contente de métaphores politiquement pataudes (les incendies) pour donner à chaque fois l’illusion qu’il se passe quelque chose d’intense et de profond à l’écran. Il mise surtout sur la candeur du spectateur qui a hélas tout compris avant les personnages. Ce ratage au final aussi brutal que grotesque serait bénin s’il n’y avait pas Samuel L. Jackson qui en fait trop et trop peu dans un rôle qu’il ne cherche pas à défendre ni même à mettre en valeur, vampirisant au passage ses camarades de jeu bien ternes.