Harald et le trésor d’Ignir . T1 – La chronique BD

Cette histoire démarre de manière classique avec cette chasse au trésor opposant courageux humains et méchant dragon. Elle tire son originalité du fait qu’elle propose d’expliquer pourquoi le dragon vole et stocke des tas d’or qu’il ne peut visiblement pas utiliser, à part pour dormir dedans. Et on doute que cela soit si confortable que ça.
Cette approche, et la manière dont l’histoire change de direction avec quelques retournements bienvenus, évitent de tomber dans un récit classique d’initiation du jeune guerrier partant à la recherche du remède qui sauvera son père et optionnellement son village.
Mathieu et Antoine Brivet nous offrent aussi une belle plongée dans l’univers viking. Il y a un énorme travail de documentation pour écrire ce récit, qui sait aussi prendre des distances avec la véracité historique au profit de la narration et de la dramaturgie.
Les personnages se définissent chacun par un trait de caractère. La psychologie des personnages n’est pas forcément très creusée mais elle est suffisamment travaillée pour différencier les uns des autres. Si l’histoire réserve de belles surprises, elle suit parfois des chemins attendus. Mais bien évidemment, tout ces chemins attendus pourraient être remis en cause dans le second tome de ce diptyque (et on l’espère bien). Une affaire à suivre donc...

Antoine Brivet qui illustre ce récit nous offre un dessin simple, où les traits des personnages sont stylisés, comme la barre de sourcils de Dagmar et Sigvar ou les oreilles simplifiées à l’extrême des personnages. Un dessin qui ressort d’autant plus par sa douceur que le monde des vikings est rude. Mais cette douceur du trait est rehaussée par un emploi des couleurs et une manière de colorer qui évoque l’aquarelle ou la peinture, mâtinée de Photoshop. Ce mélange curieux et agréable permet de prendre la mesure du contraste existant entre le dessin des personnages, stylisés et aux traits fins, et celui des décors, stylisés eux aussi mais parfois réalisés de manière très brut, comme l’entrée de la mystérieuse grotte que découvrent Sigvar et Harald.
Un dessin rond qui rapproche cette histoire d’un récit jeunesse.

Harald et le trésor d’Ignir nous fait découvrir une histoire sympathique, dont on espère que la fin sera une surprise meilleure encore que ce premier tome.