Le 29 mars 2016
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- Festival : Hallucinations collectives
La dernière journée de cette neuvième édition des Hallucinations collectives, a offert au spectateur des œuvres variées mais surtout atypiques, totalement dans l’esprit de ce festival.
La dernière journée de cette neuvième édition des Hallucinations collectives, a offert au spectateur des œuvres variées mais surtout atypiques, totalement dans l’esprit de ce festival.
Innocence de Lucile Hadzihalilovic (2004) :
Les spectateurs d’Hallucinations collectives ont eu la chance de voir une copie en 35 mmn de Innocence, en présence de la réalisatrice.
Inspiré de la nouvelle de Frank Wedekind, « Mine-Haha, ou l’éducation des jeunes filles », Innocence (2004) est le premier long métrage de la Française Lucile Hadzihalilovic. Cela ne ressemble à rien de connu.
Innocence s’ouvre de façon surprenante par l’arrivée de la jeune Iris, sortant d’un cercueil.
Le film s’intéresse à des très jeunes filles qui résident dans une école perdue dans la nature, au milieu de nulle part. Ces demoiselles se distinguent par des rubans correspondant à leur âge (le rouge pour les plus petites et le violet pour les plus grandes). Les références aux chenilles et aux papillons sont multiples, une façon d’évoquer l’évolution de ces nubiles.
Innocence suit une construction cyclique, avec ces jeunes filles remplacées à tour de rôle lorsqu’elles changent de ruban, le tout rythmé par le cycle des saisons. De la même façon, l’éducation de ces jeunes filles a lieu de façon très ritualisée (repas, cours de danse, cours de biologie).
Au-delà du caractère très formaté des choses, Lucile Hadzihalilovic met un soin particulier à l’esthétique de son film, très coloré (à dominante jaune) et toujours très mystérieux : les filles ne peuvent pas sortir de la propriété, elles ne savent rien du monde extérieur, etc. On a franchement l’impression d’assister à un conte traitant du passage à l’âge adulte.
Voilà un film atypique assez fascinant, qui est un vrai plaisir des yeux et des oreilles.
Blind sun de Joyce A. Nashawati (2016) :
Premier long-métrage de la jeune cinéaste Joyce A. Nashawati, Blind sun est une sorte de thriller psychologique.
Le film s’intéresse à un jeune immigré musulman, venu en Grèce pour surveiller une villa appartenant à une famille française. Dès son arrivée, il est confronté à des obstacles avec le contrôle d’un policier qui lui confisque ses papiers.
La jeune réalisatrice évoque sans conteste la situation actuelle alarmante des demandeurs d’asile qui arrivent par milliers en Grèce, provoquant le racisme des habitants. En filigrane, elle signale également la situation économique de la Grèce qui est catastrophique pour ses habitants.
La chaleur et le manque d’eau conduisent le protagoniste à perdre progressivement pied avec la réalité, d’autant qu’il se retrouve totalement isolé dans la villa qu’il surveille. Comme dans Le Horla de Maupassant, il va être confronté à une présence fantomatique qui semble le persécuter. Toute la question est alors de savoir s’il s’agit de démons intérieurs ou de gens hostiles à son égard.
Joyce A. Nashawati réussit l’exploit de créer un climat angoissant dans des paysages extrêmement lumineux. En effet, tout le film se passe en plein jour et sous un soleil de plomb, d’où son titre.
High-risehttp://www.avoir-alire.com/high-rise-la-critique-du-film] de Ben Wheatley (2016) :
Dernier long-métrage réalisé par Ben Wheatley, High-rise est l’adaptation de la nouvelle IGH (1975) de J.G. Ballard. Le réalisateur de Kill List livre sans aucun doute son film le plus abouti à ce jour.
On suit ici le docteur Laing, interprété par Tom Hiddleston, qui emménage dans un immeuble moderne et qui va faire connaissance avec ses voisins.
Ce long métrage est une sorte de maelström d’idées toutes plus folles les unes que les autres, à partir du moment où le spectateur comprend que la tour dans laquelle évolue les personnages, est une métaphore de l’échelle sociale, les pauvres étant en bas de l’immeuble et les riches en haut. Cette situation, au départ totalement sous contrôle, va dégénérer pour des raisons de lutte de pouvoir.
Ben Wheatley convainc totalement par sa capacité à mettre en scène le chaos qui va survenir. Le film n’est d’ailleurs pas évident à suivre puisqu’il comporte une multitude de personnages, et que son réalisateur passe sans cesse des uns aux autres. Par ailleurs, Ben Wheatley multiplie les genres dans High-rise, passant de la comédie noire, au thriller ou encore au film d’horreur.
A son crédit, on notera également qu’il ne prend pas spécialement pour une classe sociale, les renvoyant tous dos à dos dans leur bêtise et leur soif de pouvoir. En cela, il traite de la décadence de la société actuelle, vouée toute entière au capitalisme. Si au départ son héros tente de rester neutre, il sera bien obligé de prendre parti.
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