Le 29 mars 2016
- Plus d'informations : Le site de la manifestation
- Festival : Hallucinations collectives
Cette troisième journée passée aux Hallucinations collectives prouve une nouvelle fois la diversité et la richesse de son programme avec des œuvres très différentes, passant d’un film d’horreur psychologique allemand, à un film d’infectés à la française pour terminer avec un surprenant film de rednecks oublié des années 80.
Cette troisième journée passée aux Hallucinations collectives prouve une nouvelle fois la diversité et la richesse de son programme avec des œuvres très différentes, passant d’un film d’horreur psychologique allemand, à un film d’infectés à la française pour terminer avec un surprenant film de rednecks oublié des années 80.
Der nachtmahr d’Akiz (2016) :
Réalisé par le plasticien allemand Akiz, Der nachtmahr est un film surprenant, qui utilise les ficelles du fantastique pour dresser le portrait d’une jeunesse en perdition.
Le film suit une bande de jeunes à Berlin, et plus particulièrement Tina, passant la plupart de leur temps dans des raves party. A la manière de Zulawski, Der nachtmahr constitue une sorte de fable métaphorique où une créature est le réceptacle des tourments de l’héroïne.
La jeune adolescente ne trouve pas d’écho à ses diverses frustrations, et l’incommunicabilité est sans conteste l’une des thématiques majeures du film.
La créature n’est qu’une projection de Tina et ressent ses émotions, d’où une relation fusionnelle qui s’établit entre eux. De manière assez subtile, Akiz laisse planer le doute sur l’existence concrète de cette créature.
Dans ce film, le design de la créature est assez surprenant, oscillant entre E.T. et un animal de compagnie, avec de grands yeux très expressifs.
Dans un style qui lui est propre, Akiz dresse un portrait sans fards d’une jeunesse allemande complètement perdue et détachée de la réalité.
Alone de Thierry Poiraud (2016) :
Premier film mis en scène seul par Thierry Poireau, Alone a obtenu fin 2015 le grand prix du PIFFF (Paris international fantastic film festival). Au vu du résultat, ce prix peut sembler exagéré.
Pourtant, le film commence plutôt bien avec la présentation d’une bande de jeunes dans un foyer, sur une île. Alone lorgne clairement du côté du cinéma de Larry Clark, aidé par une interprétation convaincante des jeunes acteurs et d’un suspense plutôt bien amené au départ.
Les choses se gâtent sérieusement au bout d’une vingtaine de minutes lorsque l’on comprend qu’il s’agit à nouveau d’un film d’infectés, qui touche les adultes.
Dès lors, Alone ne sait pas sur quel pied danser, et mélange très maladroitement les genres, occasionnant des longueurs dispensables. Pour ne rien arranger à ce tableau négatif, les facilités scénaristiques s’accumulent et laissent franchement pantois. A cet égard, la romance, censée être le cœur du film, arrive comme un cheveu sur la soupe. Et elle paraît même grotesque, quand on songe au danger couru par les protagonistes.
Sur le fond, Alone pourrait faire penser au célèbre Les révoltés de l’an 2000 de Narciso Ibanez Serrador, mais sans jamais en avoir ni la sécheresse. Une réelle déception.
Sonny boy de Robert Martin Caroll (1989) :
Le festival a offert aux spectateurs une véritable rareté, par la projection de Sonny boy (1989) du peu connu Robert Martin Carroll.
Et le film a de quoi surprendre par un scénario alambiqué qui réserve son lot de surprises.
L’histoire raconte le vol d’un nourrisson, qui est ensuite élevé à la dure (et c’est peu de le dire) et à l’écart du monde par un travesti, interprété par un David Carradine en roue libre, et une brute épaisse jouée par un excellent Paul L. Smith.
Le réalisateur Robert Martin Carroll prend son temps pour installer ses personnages, les rendant progressivement attachant. Contrairement à ce que l’on pourrait penser au départ, Sonny boy n’est absolument pas un film d’horreur dans la lignée de Massacre à la tronçonneuse ou de La colline a des yeux. Le film est bourré d’un humour noir bienvenu, et réussit à être à la fois drôle et émouvant.
Sonny boy décrit la naissance d’une véritable famille, même s’il s’agit à l’évidence d’une bande de tarés. De par leur différence et notamment celle de Sonny boy – présenté comme un monstre – cette famille va subir la foudre de toute la population locale.
Au final, Sonny boy tient constamment le spectateur en haleine par son côté imprévisible.
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