Le 26 mars 2016
- Plus d'informations : Le site de la manifestation
- Festival : Hallucinations collectives
Une perle du bis signée Jess Franco, un documentaire sur l’évolution des effets spéciaux au cinéma et une soirée consacrée aux attaques animales ont marqué cette première journée aux Hallucinations collectives.
Une perle du bis signée Jess Franco, un documentaire sur l’évolution des effets spéciaux au cinéma et une soirée consacrée aux attaques animales ont marqué cette première journée aux Hallucinations collectives.
Cette première journée passée aux Hallucinations collectives a permis de visionner un documentaire en avant-première (Le complexe de Frankenstein) ainsi que 3 films plutôt rares des années 70 - 80.
Crimes dans l’extase de Jess Franco (1971) :
Jess Franco était un véritable stakhanoviste du cinéma avec plus de 200 films au compteur dans tous les genres. Si la filmographie du bonhomme est très inégale, elle comporte plusieurs pépites. Crimes dans l’extase fait partie de celles-ci.
Crimes dans l’extase (1971) est avant tout un écrin pour la muse de Franco à cette époque, la regrettée Soledad Miranda. L’actrice espagnole, disparue à 27 ans, est ici d’une beauté sidérante, filmée dans des costumes sexy qui mettent particulièrement en valeur sa beauté évanescente.
L’actrice, qui est de tous les plans, peut d’ailleurs être vue comme une représentation de la Mort frappant la morale puritaine. Elle interprète la femme d’un médecin radié de l’ordre pour ses expériences trop progressistes, qui entend venger son époux. Le film reprend les codes du « revenge movie » mais aussi ceux du giallo .
Au niveau de la mise en scène, on retrouve tout ce qui fait le charme des réalisations de Franco mais aussi ses « scories » : zooms incessants sur les visages, côté éthéré dans les nombreuses scènes sensuelles du film. La bande son, très easy listening, contribue à l’atmosphère particulière de ce film réussi.
Le complexe de Frankenstein d’Alexandre Poncet et Gilles Penso (2016)
Film actuellement inédit en salles, Le complexe de Frankenstein est une déclaration d’amour aux maquilleurs et aux responsables d’effets spéciaux.
Les deux réalisateurs Alexandre Poncet et Gilles Penso sont allés à la rencontre de nombreux cinéastes et spécialistes d’effets spéciaux, et ont recueilli leur témoignage. On retrouve notamment le fils de Stan Winston, Rick Baker, Phil Tippett, Dennis Muren, Guillermo Del Toro, John Landis et Joe Dante.
Le documentaire offre de nombreuses images d’archives inédites, qui montrent ces spécialistes au travail. On voit que derrière la question du métier, il y a indubitablement celle de la passion. C’est avec des yeux émerveillés que l’on découvre ces magiciens du septième art, qui nous ont offert nos plus belles émotions en tant que spectateur.
Cela étant, derrière le côté merveilleux de l’ensemble, Le complexe de Frankenstein établit clairement la dichotomie entre deux périodes du cinéma, les effets spéciaux à l’ancienne (animatronique, stop motion, latex) et les images de synthèse qui envahissent désormais l’écran. On sent une nostalgie envers la période bénie des effets traditionnels, face à la mode actuelle des images de synthèse. Ce documentaire instructif est un bel hommage à tous ces créateurs de l’ombre.
Razorback de Russell Mulcahy (1984)
Clippeur renommé de Duran Duran et d’Elton John, l’australien Russell Mulcahy signe avec Razorback son premier long métrage. Celui qui fera par la suite Highlander met ici en scène un de ses films les plus intéressants.
On peut considérer Razorback comme une sorte de variation sur Les dents de la mer dans le bush australien. Mulcahy se sert utilement de son expérience de clippeur pour mettre en image les paysages insolites et grandioses de l’outback australien.
La photographie très travaillée de Dean Semler (directeur de la photo sur Mad Max 2) conforte le côté onirique et intemporel de ce long métrage.
Le film dresse un portrait sans concession de l’Australie rurale avec ces rednecks hallucinés, qui rappellent clairement ceux de Wake in fright et plus récemment ceux de Wolf creek.
Razorback est principalement le duel de l’homme contre la bête, avec ce sanglier géant – presque irréel – qui peut apparaître n’importe où. Même si le monstre est un faux sanglier, chacune de ces apparitions est marquante et nimbée d’une aura quasi mystique.
Ne serait-ce pas le bras vengeur de la nature ? Après tout, dans ces bleds, les chasseurs sont à la limite de la psychopathie lorsqu’ils s’en prennent aux kangourous ou aux sangliers. Au final, cette série B tient encore largement la route.
Phase IV de Saul Bass (1974)
Connu surtout pour la conception des génériques des films de Preminger, Hitchcock ou plus récemment Scorsese, Saul Bass est le réalisateur d’un unique long métrage devenu culte : Phase IV.
Si au départ il peut être vu comme un film d’attaque animale, en l’occurrence des fourmis, Phase IV se démarque rapidement du tout venant.
C’est une œuvre insolite, au message écologiste évident. Le film laisse entendre clairement qu’à force de jouer avec la nature, celle-ci finit par reprendre ses droits.
En l’état, Phase IV montre deux scientifiques qui étudient le comportement anormal de fourmis semblant communiquer entre elles. Saul Bass alterne un quasi huis clos avec les scientifiques et des images stupéfiante des fourmis filmées en macro, lesquelles paraissent très inquiétantes dans leur mimétisme du comportement humain. Tout cela donne un aspect très étrange à ce film.
Et le spectateur n’est pas au bout de ses surprises avec les scientifiques qui semblent établir un contact avec les fourmis. Cette intrigue délirante passe pourtant bien, par l’aspect documentaire de Phase IV.
Mais surtout, de manière plus globale, le cinéaste confronte le genre humain à sa propre destructions. En ce sens, Phase IV peut être vu comme un film apocalyptique.
Galerie Photos
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.