Le 19 avril 2014
- Réalisateurs : Frank Henenlotter - David Schmoeller - William Lustig
- Acteur : Klaus Kinski
- Genre : Fantastique, Épouvante-horreur, Comédie horrifique
- Festival : Hallucinations collectives
Trois films différents très eighties donnant une vision du New York interlope et crasseux de l’époque.
Trois films différents très eighties donnant une vision du New York interlope et crasseux de l’époque.
La journée du vendredi 18 avril sur le festival Hallucinations collectives a été l’occasion de revoir au cinéma quelques films sympathiques des années 80 et du début des années 90 : Vigilante, Fou à tuer et Frankenhooker.
Vigilante de William Lustig (1982) :
Le célèbre réalisateur de Maniac, William Lustig, offre avec Vigilante un hommage aux polars italiens des années 70 (poliziotteschi). Les spécialistes reconnaîtront aisément Racket d’Enzo G. Castellari, certains films fascisants de Stelvio Massi et des longs métrages de Ruggero Deodato comme le très évocateur “Live like a cop, die like a man” ! Soyons clairs, William Lustig ne fait absolument pas dans la finesse avec cette milice privée qui rend justice à la place d’une police totalement démunie et dépassée par les événements face à une explosion de violence et de criminalité dans le New York des années 80. Le film ne manque pas d’attrait par sa description d’une Big Apple ô combien dangereuse. Les détracteurs du film y verront avant tout une œuvre à la morale douteuse prônant l’auto-défense. C’est bien le cas avec ces vendeurs de drogues, ces maquereaux, ces juges corrompus, ces grands pontes impunis, ces procureurs impuissants et inefficaces. Mais il faut reconnaître que Vigilante emporte malgré tout la décision par son côté jusqu’au-boutiste où tout le monde en prend pour son grade.
Fou à tuer (Crawlspace) de David Schmoeller (1986) :
Le film a été précédé d’une courte vidéo de David Schmoeller (Tourist trap) où le cinéaste nous raconte la genèse de Fou à tuer. On y apprend qu’à l’origine, il comptait faire une œuvre artistique autour d’un vétéran du Vietnam qui “pète un câble” et fait le ménage autour de lui. Manque de chance pour David Schmoeller, son producteur, le prolifique Charles Band, n’était pas enclin à distribuer un film sur la guerre du Vietnam. Il songeait plutôt à une oeuvre sur un nazi. Du coup, Fou à tuer narre les agissements meurtriers du fils d’un médecin nazi (Klaus Kinski) qui loue des appartements à des jeunes femmes, dans un but voyeuriste et afin de les tuer.
Doté d’un rythme inégal, Fou à tuer se rattrape néanmoins par un Klaus Kinski dont le regard habité fait froid dans le dos. Cet acteur, décidément très charismatique, interprète un personnage finalement assez complexe aux motivations ambiguës. Par ailleurs, les séquences de meurtres, assez variées font preuve d’un humour noir réjouissant. Et puis le spectateur masculin a largement de quoi se rincer l’œil avec un nombre important de jeunes filles dénudées. Loin d’être oppressant, ce huis-clos se révèle au contraire bien “fun” et très eighties dans l’âme par son esthétique et son ambiance générale.
Frankenhooker de Frank Henenlotter (1990) :
Ce vendredi cinéphile s’est achevé en toute beauté avec le film le plus délirant de la journée, par la projection du fameux Frankenhooker, qui constitue une variation du mythe de Frankenstein dans le New York crasseux des années 80 – début 90. Cela étant, ce film mis en scène avec trois bouts de ficelles, n’est pas seulement un déferlement de séquences gore jouissives. Il y a bien cette scène d’ouverture où une tondeuse à gazon fait des malheurs et cette scène d’explosion cartoonesque au “super crack” qui marque les esprits. Cela étant, Frank Henenlotter, en bon franc-tireur du cinéma indépendant US, délivre surtout une critique de la société américaine et de son culte obsessionnel du corps qui touche toutes les couches de la société (middle-class qui ne pense qu’à la minceur du corps ; prostituées qui soignent leur apparence pour faire de l’argent).
De surcroît, si le film est clairement une comédie déjantée, c’est aussi et surtout une touchante histoire d’amour qui nous ramène astucieusement au mythe de Frankenstein. Le principal personnage du film est prêt à tout pour faire revivre sa compagne, même si elle ne sera plus jamais comme avant. Songeons qu’à la même époque, sur un thème similaire, Brian Yuzna a réalisé l’excellent Re-animator 2.
Vivement la suite du festival !
Galerie Photos
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.