Le 16 avril 2017
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Hitcher, en 35mm, la classe ! On vous parle aussi de The Unseen de Geoff Redknap.
The unseen de Geoff Redknap (2016) :
The unseen constitue le premier film de Geoff Redknap, spécialisé dans les effets spéciaux et notamment ceux de Deadpool. Cinéaste canadien, il propose avec The unseen une variation du mythe de l’homme invisible.
Cette figure bien connue du cinéma fantastique classique est notamment apparue récemment dans Hollow man (2000) de Paul Verhoeven et dans Le garçon invisible (2014) de Gabriele Salvatores. Geoff Redknap apporte sa pierre à l’édifice avec une vision très personnelle du mythe.
D’ailleurs, The unseen est avant tout un drame mâtiné de fantastique. Le principal protagoniste, Bob Langmore, ouvrier dans une scierie, est atteint d’une maladie mystérieuse qui le rend progressivement invisible. L’originalité du film réside dans le fait que l’état de cet homme est traité comme une pathologie incurable. Raison pour laquelle il a dû abandonner sa famille.
The unseen traite avant tout des relations familiales éclatées. Il s’avère très touchant de ce point de vue, notamment dans sa relation père - fille.
On peut toutefois reprocher au film d’avoir ajouté une intrigue autour d’un dealer qui semble juste là pour son côté action. Manifestement, le réalisateur ou les producteurs craignaient que ce drame intimiste et social finisse par ennuyer le spectateur.
D’autant que le ton du film reste de bout en bout assez froid, clinique, à l’image de l’environnement grisâtre de ce ces villes post-industrielles ouvrières qui s’éteignent petit à petit. Métaphore de l’état de santé du héros et de sa place dans la société ?
Dans tous les cas, The unseen demeure une bonne surprise qui à l’heure actuelle n’a pas trouvé de distributeur.
Hitcher de Robert Harmon (1986) :
Film culte par excellence, représentatif des années Starfix et Mad Movies, Hitcher de Robert Harmon est un road movie haletant qui décrit la folle course-poursuite entre un psychopathe des routes et un jeune homme qu’il a pris en grippe (C. Thomas Howell, de Outsiders de Coppola).
Le tueur, c’est Rutger Hauer, qui a quitté l’Europe grâce à Verhoeven (La Chair et le sang), pour jouer aux bad guys sur les chemin poussiéreux d’une Amérique mythique. Il crève l’écran. Chacune de ses apparitions donne toute sa saveur au suspense, donnant une aura maléfique et quasi surnaturelle au métrage. Il faut dire que c’est un être quasi increvable qui représente clairement la figure du Mal.
Hitcher a ceci d’original que le tueur joue constamment au chat et à la souris avec le jeune héros. Il le teste sans cesse pour voir jusqu’où il peut aller, sans se préoccuper des conséquences que cela peut avoir sur lui.
A la manière d’un Mad Max, le réalisateur Robert Harmon - dont c’est ici le seul film marquant de toute sa filmographie - tire magnifiquement parti de ses décors : des routes quasi désertiques, des stations d’essence abandonnées, des motels miteux. On sent la poussière, la sueur et cela donne encore plus de tension à la confrontation tout au long du film.
Robert Harmon n’y va pas par quatre chemins avec des morts qui s’amoncellent et en particulier un nombre impressionnant de policiers éliminés, ceux-ci ayant la bien mauvaise idée de se dresser sur le chemin des deux protagonistes.
Très éloigné des standards hollywoodiens, Harmon livre un film ultra efficace qui n’en reste pas moins nihiliste sur le fond. A cet égard, le final reprend les codes du western dans un environnement adéquat avec un duel particulièrement intense.
Quel plaisir d’avoir pu revoir Hitcher dans une copie 35 mm !
Galerie photos
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