Le 15 avril 2017
- Plus d'informations : Le site de la manifestation
- Festival : Hallucinations collectives
La Sentinelle des Maudits de Michael Winner et Mandico à l’honneur.
La sentinelle des maudits de Michael Winner (1977) :
La fin des années 60 et le début des années 70 ont vu les grands studios s’intéresser de nouveau au film d’épouvante et plus précisément de possession. Suite au succès de L’exorciste en 1973, Universal met en chantier sa propre histoire d’épouvante et de possession. C’est Michael Winner, auréolé du succès planétaire d’Un justicier dans la ville (1974), à qui Universal confie un pur film de commande. La sentinelle des maudits constitue pourtant une œuvre à la croisée des genres, mélangeant tout à la fois le thriller psychologique hitchcockien et le cinéma d’épouvante.
L’héroïne, Allison Parker, interprétée par Cristina Raines, un modèle des années 70, souhaite avoir son propre appartement dans les beaux quartiers de Manhattan pour obtenir son indépendance. Elle échoue dans une résidence mystérieuse avec des voisins pour le moins étranges.
Dès le départ, Winner instaure un climat oppressant où on ne distingue plus la réalité de l’imaginaire. En effet, l’héroine est perturbée, comme le prouve son passé récent qui est révélé par petites touches.
Le réalisateur n’hésite pas à faire preuve de mauvais goût, mettant le spectateur dans des situations malaisantes et parfois bis. S’il s’agit bien d’un film de studio, il comporte des déviances bis, héritières du cinéma d’exploitation. On songe immanquablement au bis italien comme L’antéchrist (1974) d’Alberto de Martino.
Le final du film est proprement hallucinant avec son orgie de freaks qui assaille l’héroïne.
Notons que La sentinelle des maudits donne l’occasion de découvrir de jeunes Jeff Goldblum et Christopher Walken qui côtoient des stars vieillissantes comme Ava Gardner ou Burgess Meredith.
Invitation à Bertrand Mandico (sélection de courts-métrages) :
Auteur d’une trentaine de courts et moyens métrages, Bertrand Mandico a présenté au festival Hallucinations collectives une sélection de six de ses œuvres : Le cavalier bleu (1999) ; Il dit qu’il est mort (2006) ; La résurrection des natures mortes (2012) ; S…Sa…Salam…Salammbô (2014) ; Notre dame des hormones (2015) et Depressive cop (2016).
Bertrand Mandico, formé aux Gobelins (l’école d’animation parisienne), est un cinéaste singulier au sein du paysage cinématographique français. Des thématiques reviennent sans cesse au fil de son œuvre : Eros et Thanatos ; une sexualité très marquée avec notamment un phallus cronenbergien qui exacerbe les passions de deux femmes ; un univers qui rappelle des contes de Perrault ou de Grimm, mais sans cesse travesti.
Le plus impressionnant dans le travail de Mandico est sans aucun doute sa puissance visuelle avec une imagerie inspirée de la peinture et du surréalisme pouvant faire penser à Guy Maddin. On a sans cesse l’impression de voir des toiles prendre vie, à l’image de La résurrection des natures mortes. Dans ce court métrage, le cinéaste propose une mise en abyme de son art où il anime image par image une nature morte.
De la même manière, Mandico effectue un travail minutieux sur la prise de son, au même titre qu’un David Lynch. Cela participe à la fascination du spectateur pour cette œuvre insolite.
Au niveau de la distribution, on retrouve souvent Elina Lowensohn, l’actrice d’origine roumaine bien connue du cinéma art et essai notamment chez Hal Hartley et Philippe Grandrieux. Son physique étrange et sa voix particulière s’intègrent parfaitement à l’univers décalé de Mandico. D’ailleurs, ce dernier l’a récompensée en lui proposant une collaboration plus intense avec son projet atypique de 21 films (courts métrages) en 21 ans ! Vivement la suite !
Galerie photos
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