Le 29 octobre 2015
- Scénariste : Christophe Cazenove>
- Dessinateur : Ood Serrière
- Coloriste : Pascal Nino
- Collection : Bamboo Carré
- Genre : Conte
- Editeur : BAMBOO
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 1er septembre 2015
- Durée : 1
Hallow T1 La Dernière Nuit d’Halloween nous propose un double format, manga et BD franco-belge, pour une histoire d’Halloween avant l’heure, toute en humour et en action.
Résumé :
Geoffroy est un petit garçon qui semble mal à l’aise dans la vie. Il suit sa sœur dans ce périple infernal et classique de la nuit d’Halloween : aller frapper chez tous les voisins pour leur demander des bonbons sous peine d’ensorcellement. Seulement, cette nuit sera bien différente car Geoffroy, parti pour rendre service, se retrouve à passer la porte le séparant du monde d’Hallow. Un monde où il existe une seule règle : aucun vivant ne doit y pénétrer sinon... Catastrophe !
Geoffroy va être responsable involontairement d’un cataclysme, de la fin d’un monde, et autres surprises. Il va se retrouver pourchassé par des épouvantails mangeurs d’enfant, par un démon et un monstre, deux sorcières, un loup-garou et par Jack, le maître du monde d’Hallow. Heureusement, parmi tous ces gens, il en est certains qui sont là pour le protéger. Mais lesquels ?
Notre avis :
Une nouvelle version du conte d’Halloween et de la légende de Jack O’Lantern. D’ailleurs, le début de l’histoire pose bien le personnage lugubre et antipathique de Jack grâce à un petit tour dans son passé.
Geoffroy se retrouve donc plongé dans l’autre monde, celui d’Halloween. La confusion du début amenant à ce postulat peut paraître légère mais on se prend vite à suivre Geoffroy et à découvrir l’autre monde. Finalement, on se prend même vite à apprécier les personnages de cet autre monde. En effet, les morts vivant dans les ténèbres d’Hallow sont souvent fort sympathiques, excepté les épouvantails et Jack lui-même.
Pillow le démon, Laineux le monstre, Clémo la fantôme et Al la sorcière, autant de potentiels amis avec qui passer une bonne soirée, d’Halloween ou pas, enfin, une fois qu’on a passé le cap de l’apparence pour certains !
Du coup, ce monde d’Hallow n’est pas très effrayant, si ce n’est ces épouvantails mangeurs de chair. D’ailleurs, l’un des nouveaux arrivants, fraîchement décédé, demande même si ce n’est pas le paradis ici !
On en déduit vite que la cible de cette BD n’est pas forcément l’adulte avide de sensations fortes mais plutôt l’enfant à ne pas trop terroriser, qui s’identifiera difficilement avec un Geoffroy dépassé par les événements et quand même sacrément trouillard et qui préfèrera sans doute se retrouver dans le courage de Al, les déboires de Pillow ou la gentillesse comique voire naïve de Laineux.
En se rapprochant de la fin de ce tome, on a du mal à imaginer comment tout cela ne va pas s’achever en un seul recueil mais c’est compter sans Jack et ses ambitions profondes de conquête. Et le retournement de situation final, assez surprenant, propulse Geoffroy sur le devant de la scène, pendant que le cauchemar prend pied sur notre bonne vieille terre. Mais bon, inutile de vous en dire plus. En tout cas, oui, on se demande bien comment tout cela va se résoudre dans le deuxième tome de cette série. Et on serait presque curieux de lire la suite ! Mais n’était-ce pas le but de ce premier tome ?
Notons que cette nouvelle série s’inscrit dans la collection Bamboo Carré. Après Appa et Isaline, Hallow devient donc le troisième titre de cette collection dont l’originalité consiste à proposer deux versions pour chaque titre. Une version grand format A4 – à peu près – couleur et une version Manga noir et blanc. Bien sûr, le prix s’adapte à la différence. Le premier avantage est donc que si la série vous intéresse, vous avez deux possibilités selon votre budget. Le deuxième se joue sur vos goûts. Les fans de manga préfèreront la BD petite taille, rangeable dans n’importe quel sac et se lisant facilement partout, les fans de BD franco-belge apprécieront le grand tome et profiteront des couleurs, allongés dans leur canapé devant un bon feu de cheminée !
Mais les graphismes ne sont-ils pas impactés par cette différence de taille ? Et bien, parlons des dessins !
Si Cazenove, un habitué de Bamboo, s’est collé au scénario de cette série d’Halloween, c’est Ood Serrière qui s’attelle au dessin. Le style est totalement adapté à la cible, personnages ronds, grands yeux expressifs, raviront les petits et même, pour tout dire, les grands. Cette patte non-réaliste colle très bien à l’univers bon enfant de la série.
Les décors sont eux aussi intéressants, d’une part grâce aux idées de Cazenove – et un énorme grand bon point pour le champ des roseaux bavards – et d’autre part grâce à cette aura magique que leur apporte le dessin. La magie est bien là, et si le plan de la page de garde vous allèche les babines, vous regretterez presque que les décors soient, souvent, à quelques exceptions près, - comme ce train fantôme d’entre les mondes ou ces roseaux évoqués plus haut qui pullulent dans toutes les cases dès que Geoffroy se perd parmi eux – ramenés à quelques objets permettant de se situer, sans plus. Ce sont alors les couleurs de Pascal Nino qui rehaussent tout. Et quand on regarde la version manga, on se retrouve dans une BD très sombre - visuellement, hein, pas narrativement -. L’histoire se passe dans la nuit d’Hallow et si l’emploi des couleurs permet de garder une obscurité mâtinée des étranges lueurs parcourant ce monde, dès que l’on passe en noir et blanc, on se retrouve avec une BD très opaque. Seules les cases blanches rompent la noirceur de la nuit. Ce qui serait intéressant pour une BD plus adulte vraiment noire, mais l’est moins pour une BD au caractère bon enfant.
Là où la comparaison se révèle intéressante, c’est au niveau du découpage. Le travail effectué pour ne pas « copier-coller » les cases de l’un à l’autre des formats est visible et bien pensé. Il ne s’agit pas, - précisons-le pour les plus puristes – d’avoir une version découpée comme un manga avec des cases explosées et des lignes de mouvement barrant toutes les directions mais bien de s’adapter à un format plus petit. Les cases sont parfois élargies, allongées en hauteur, enchâssées, désenchâssées, des décor sont déplacés afin de faciliter la lecture par rapport au nouveau découpage et à la nouvelle taille de page et des cases sont même inversées ! Rien n’est laissé au hasard et c’est tant mieux. Il devient alors très dur de vous recommander l’un ou l’autre format. Vous serez satisfait dans les deux cas, comme dit précédemment, selon vos goûts.
Un seul petit bémol, certaines cases agrandies donnent l’impression d’un zoom qui grossit le trait et la différence des épaisseurs de coups de crayon ressort par rapport aux cases alentour. Mais cela arrive peu et devient minime devant la tâche accomplie et la qualité du travail effectué.
D’ailleurs, si vous êtes passionné de BD ou vous-même en recherche de technique pour savoir comment découper une page, la comparaison des deux formats vous apprendra beaucoup de choses, au niveau pratique.
La composition des pages reste assez classique, à part le passage du train fantôme dont nous parlions plus haut. Et c’est presque regrettable. Mais vu le challenge des deux formats, il était peut-être très complexe de faire autrement.
Le cadrage joue sur les alternances de plans larges et serrés, donnant un certain rythme et se permet quelque fois des contre-plongées fort bienvenues.
Hallow T1 nous amène dans un univers destiné aux plus jeunes, avec un personnage central pas très attachant mais il montre que la collection Bamboo Carré peut offrir une véritable distinction entre ses deux formats. Et le moins cher ne sera pas celui de moins bonne qualité !
Vous pouvez feuilleter la version BD grâce à Sequencity :
Feuilletez des milliers de bandes dessinées gratuitement sur Sequencity
Mais vous pouvez aussi comparer avec la version Manga toujours grâce à Sequencity :
Feuilletez des milliers de bandes dessinées gratuitement sur Sequencity
A vous de faire votre choix !
Zéda rencontre Geoffroy...
Hallow BD
T1 : 80pages – 14,90€
978-2-81893-127-1
Hallow Manga
T1 : 168pages – 7,95€
978-2-81893-128-8
Galerie Photos
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.