GunMen of the West – Tiburce Oger et alii - la chronique BD

Critique : En route pour ces nouveaux western ! Tiburce Oger a pris une nouvelle direction pour cet opus, en fondant toutes ses histoires sur des personnages réels. Ce choix peut se comprendre car les tomes précédents, qui revisitaient des mythes, des légendes, et des peuples, s’ouvrait davantage à la fiction afin de faire ressortir l’Histoire et le message. Là, les hors-la-loi traités dans cette BD existent tous. C’est aussi une manière de se rendre compte que la réalité dépasse de loin la fiction. Noirs, blancs, mexicains, jeunes, vieux, gangs, solitaires, hommes, femmes ou autres, l’ouest a été traversé par des personnages haut en couleurs à la vie étonnante. Tiburce Oger met en scène ces vies souvent courtes et garde une narration rythmée tout en étant richement documentée.

Lire le nouveau tome de cette série est passionnant, tout comme le cahier final qui présente des photos des personnages et lieux liés aux histoires. Le récit s’étale sur une période allant de 1799 jusqu’à 1916, avec des histoires particulières, humaines, parfois extravagantes, et toujours inattendues.

Comme dans chaque tome, il y a un fil conducteur. Cette fois-ci, c’est un armurier qui se fait braquer qui va être la porte ouverte à ces histoires, par les armes qu’il a en vitrine. Ce liant, que l’on peut trouver étonnant, prend son sens à la fin de la BD. En plus de visiter les récits de l’ouest, cela permet aussi de présenter quelques armes accrochées à l’image que l’on se fait du western.

Les dessins nous présentent une palette de style, parfois semi-réalistes, parfois totalement réalistes. Une des richesses de ces histoires, à côté de ces styles qu’on ne saurait tous décrire, est le travail des couleurs, qui contribuent à créer des différenciations nettes entre les récits. Les jeux de clair-obscur de Carloni, ces aplats de couleurs pour faire ressortir des personnages sur des fonds sombres, gris, qu’utilise Jack Manini ou encore les textures colorées, pâteuses, contrastant avec des effets de ciel magnifiques que place Emilie Beaud ne sont que la partie émergée de l’iceberg graphique de cette BD. Tout ce travail renforce systématiquement les dessins des artistes de talent qui ont contribué à cet album.

GunMen of the West est une belle BD collective pour continuer à découvrir un autre regard sur l’ouest, une vision plus réaliste et qui n’en offre pas moins des histoires étonnantes.