Green Lantern Rebirth . T1 . La loi de Sinestro - La chronique BD

En 2016 DC Comics lance aux États-Unis un nouveau cycle nommé Rebirth qui a pour objectif d’initier de nouveaux arcs narratifs pour tous ses personnages emblématiques. La grande phase précédente nommée Renaissance (on est très éloignée de Rebirth au niveau sémantique...) était un véritable reboot, le fameux "on efface tout et on recommence". Cette stratégie avait permis pendant six ans à des auteurs de partir dans de nouvelles directions... Un peu trop manifestement puisque DC a souhaité renouer avec le ton de la période classique sans pour autant renier ces histoires.
L’objectif pour DC semble avant tout commercial, lancer une nouvelle vague de premiers tomes pour attirer de nouveaux lecteurs au moment où les ventes déclinent et son univers cinématographique se met en place (tant bien que mal).

Nous voici donc avec le premier volume de Green Lantern Rebirth. Robert Venditti (The surrogates, Percy Jackson) a la lourde tache de reprendre le flambeau de Geoff Johns, parti écrire DC Univers Rebirth, l’introduction globale de ce relaunch.
L’histoire reprend donc là où elle s’était arrêtée. Le corps des Green Lantern a disparu et l’univers est désormais sans défense. Sans opposants, le corps de Sinetro impose sa loi aux quatre coins de la galaxie et est à présent dirigé par Soranik Natu, la propre fille de Sinestro. Mais Hal Jordan qui vient de passer une année en exil, est bien décidé à reprendre les choses en main et se forge un nouvel anneau afin de rendre la justice à travers la voie lactée.

Cette reconquête cosmique donne lieu à un enchaînement d’actions menées tambour battant. La résurrection d’une partie du corps des Green Lantern redonne espoir aux ennemis de Sinestro. La rébellion est en marche. On connait un peu cette histoire mais la sensation d’urgence est prégnante et on suit le déroulement de l’action au plus prés des protagonistes. L’histoire récente des personnages est intégrée au récit et même s’il est préférable d’avoir suivi les segments précédents pour saisir certains détails, l’histoire est adaptée aux nouveaux venus. C’est là le projet de cet opus. Quoique plutôt bancal sur le papier, cette forme d’introduction (ou ré-introduction) est cependant réussie car elle prend le partie de la simplicité. Le méchant le plus célèbre de la saga, une trame classique sous la forme d’une course-poursuite menant à un combat héroïque. On peut supposer que les prochains tomes prendront le temps d’initier de nouvelles pistes plus ambitieuses. Pour l’instant La loi de Sinestro se suffit à lui-même et on pourrait presque le considérer comme un one-shot.

Si l’ensemble est si plaisant c’est en grande partie grâce aux illustrations de Rafa Sandoval et Ethan Van Sciver. Ils laissent libre court à leur imagination pour représenter les différentes espèces extraterrestres, leurs armes destructrices et les projections des peurs intimes que Sinestro et ses sbires suscitent. Les planches illustrant les oppositions pleines de couleurs entre les Green Lantern et les combattants jaunes de Sinestro sont magnifiques.
L’auteur respecte le cahier des charges fixé par la maison DC et parvient, avec l’aide de dessinateurs talentueux, à relancer la saga tout en suscitant l’envie de lire la suite. Mission accomplie !