Mélo bobo
Le 27 mai 2008
Une chronique riche en calories mélodramatiques qui utilise la tristesse d’un acteur pas comme les autres : John Cusack.
- Réalisateur : James C. Strouse
- Acteurs : John Cusack, Alessandro Nivola, Gracie Bednarczyk
- Genre : Drame
- Nationalité : Américain
- Date de sortie : 28 mai 2008
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Une chronique riche en calories mélodramatiques qui utilise la tristesse d’un acteur pas comme les autres : John Cusack.
L’argument : Stanley Phillips, fervent patriote et père de deux enfants, est accablé de tristesse lorsqu’il apprend que sa femme Grace a été tuée en Irak. N’arrivant pas à trouver la force d’annoncer cette terrible nouvelle à ses deux petites filles, il décide de les emmener dans leur parc d’attraction préféré.
Notre avis : Le seul argument qui donne envie de soutenir le film, c’est John Cusack. Et rien d’autre. Hésitant farouchement entre la chronique familiale (un événement imprévu vient bouleverser le quotidien d’une famille unie) et la métaphore sur l’horreur de la guerre (la mère de famille est tuée en Irak), le cinéaste James C. Strouse, scénariste du déjà plombant Lonesome Jim, se contente de non-dits et de regards fuyants pour raconter cette histoire de maux bleus qui sur le papier laisse supposer la grande cavalcade du lourd pathos. Ce serait mentir de dire qu’il a échappé à cet écueil. La prise d’otage émotionnelle prend son effet dès les premières images et ne lâche pas le spectateur tant qu’elle ne lui aura pas enfoncé les doigts dans les yeux. Oublions donc la réflexion sobre et digne sur le travail de deuil.
Mais attachons-nous à la seule vraie détresse du film : John Cusack, caméléon fascinant et triste, qui contamine le récit par sa mine mélancolique et sa démarche nonchalante. Strouse s’est servi de la tristesse et du désarroi réels de son acteur qui, non, n’a pas pris du poids pour incarner ce père de famille rongé par la neurasthénie et qui, oui, semble confondre les afflictions de son parcours personnel avec ceux du personnage. C’est peut-être cette complaisance (enregistrer la performance d’un acteur) qui fonctionne à double tranchant, finalement. Autant on croit d’un bout à l’autre à John Cusack en papa strict qui peine à annoncer l’horreur à ses deux fillettes ; autant, on ne croit pas une seconde à l’ensemble trop occupé à tirer les larmes, à recopier les codes du road-movie et à nous montrer une enfant plus intelligente que les autres qui comprend, d’un simple coup de fil, en silence, les blessures humaines les plus incurables.
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