Golden Kamui tomes 2 et 3 - La chronique BD

Golden Kamuiest l’une des très bonnes découvertes de Ki-oon en 2016. Les tomes 2 et 3 confirment le bon début de cette série et lancent plusieurs fils rouges dont on a vraiment envie de voir le dénouement.

On vous épargnera le point historique qui a déjà été vu dans la chronique du premier tome. Mais ce qui ressort de l’entrée en lice des militaires démobilisés, comme Sugimoto, dans la course aux prisonniers détenteurs des fameux tatouages, c’est que la guerre n’est jamais finie pour certains. Et c’est aussi le cas pour les vainqueurs. Ces soldats se sentent oubliés du gouvernement et ne sont pas satisfaits de l’issue de la guerre russo-japonaise, d’où leur investissement dans cette "chasse". Pour autant, Satoru Noda n’en fait pas un bloc uni ni même uniforme. Certains de ces soldats ont leurs propres objectifs (les fameux fils rouges évoqués plus haut). Du coup, l’auteur nous évite un affrontement gentils/méchants basique.
En parallèle, Sugimoto découvre toujours plus la culture Ainou et l’auteur agrémente les volumes de quelques pages explicatives appréciables. Ces moments sont aussi intéressants pour le développement des liens entre Sugimoto et Ashirpa mais aussi la conscience de Sugimoto qui était jusqu’ici concentré sur la survie. Si certains peuvent trouver ces moments un peu creux ou longs, ils ont pourtant un véritable rôle dans le développement de l’histoire des personnages et leurs liens.

En revanche on comprend vraiment le classement de la série en seinen. Si le premier pouvait avoir quelques passages un peu rudes, les caractères de certains personnages et les affrontements dans cette suite sont vraiment rudes et assez crus (bien qu’on ne verse pas non plus dans le gore).
Enfin, paradoxalement, ce qui peut apparaître comme un bémol ou plutôt une ombre au tableau, ce sont ces différents fils rouges développés dans ces deux tomes. On peut en effet s’inquiéter que Satoru Noda, a trop vouloir développer d’histoires imbriquées dans la trame principale, puisse tout simplement se perdre en chemin et donc perdre son public.