Le 5 juillet 2018


- Scénariste : Benoît Feroumont>
- Dessinateur : Benoît Feroumont
- Collection : Aire Libre
- Genre : Érotique, Humour
- Editeur : Dupuis
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 1er juin 2018
Entre harcèlement réaliste et vaudou surréaliste, une chronique érotique aigre-douce.
Résumé : Dans sa boîte, Béatrice n’est pas considérée, hormis pour sa poitrine, et ce malgré le travail abattu. Son patron lui fait miroiter une promotion, dans le seul but de la forcer à coucher avec lui. Mais le rendez-vous tourne mal pour ce dernier, car Béatrice a décidé de lui donner une leçon. Aidée d’une poudre magique, elle le transforme en femme... Et la leçon ne s’arrête pas là...
Difficile de classer Gisèle et Béatrice : son sujet pourrait tantôt le situer dans un conte moderne, qui voit la métamorphose et la morale triompher dans un temps, mais aussi une fable érotique, qui ne lésine pas sur les scènes de sexe entre deux femmes, dont l’une dispose d’un sexe masculin... Il ne faut pas oublier le côté dénonciateur de cet album de 2013, aujourd’hui réédité et pleinement d’actualité avec les harcèlements, agressions et viols qui concernent les milieux artistiques, mais qui devraient se dévoiler dans les sphères professionnelles de l’entreprise incessamment sous peu. L’humour est partout, rendant parfois perplexe, arrachant parfois un sourire sardonique sur le renversement de situation. En vérité, ce serait presque du théâtre du travestissement qui s’imposerait, une sorte de pièce pour adulte qui tordrait la réalité pour rendre acceptable ou satirique des situations quotidiennes difficiles à supporter pour les femmes.
© Dupuis
Pour ce qui est du dessin, l’écueil persiste avec cette dualité entre des personnages, des situations parfois grotesques, avec par exemple le visage simiesque du collègue obsédé, et un autre côté plus érotique, sensuel, cherchant le dénudé sans le nu, le préliminaire plus que l’acte. Sûrement pas pour enfants, l’œuvre de Benoît Feroumont ne doit pas être selon nous rangée dans les alcôves de la BD érotique pure. L’histoire prime, et le dessin en voulant s’en faire le vecteur, ne cherche pas à exciter, mais plutôt à mettre mal à l’aise. Et en cela, c’est un très bon point pour l’ambiance globale de l’album, avec un érotisme drôle.
© Dupuis
Idylle contre nature et agressive, Gisèle et Béatrice n’a rien d’une histoire d’amour ou d’un ouvrage de nu classique. Acide, il critique et prend le contre-pied de l’abus et de la fragilité, allant loin pour l’inversion des rôles.
128 pages - 16,50€