Le 28 décembre 2018
Une comédie qui se veut potache et matinée de gore, mais échoue sur les deux tableaux. Appuyant lourdement sur des blagues éculées servies par des comédiens qui manquent clairement de direction, son programme tout en clichés finit par se répéter et lasser.
- Réalisateur : Olivier Afonso
- Acteurs : Tiphaine Daviot, Manon Azem, Camille Razat
- Genre : Comédie, Thriller
- Nationalité : Français, Belge
- Durée : 1h17mn
- Festival : Paris International Fantastic Film Festival 2018/PIFFF 2018
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Résumé : Une équipe de volley féminine est prise pour cible par des mâles bêta, émules contemporains du comte Zaroff. Trop sûrs d’eux et de leur connaissance du terrain forestier, les chasseurs ne se doutent pas une seule seconde que le rapport de force peut s’inverser... si tant est que les sportives fassent preuve d’esprit d’équipe.
- © 2018 C4PROD. Tous droits réservés.
Notre avis : On aurait aimé se réjouir d’un tel programme. Annoncé comme une version trash, drôle et féministe des Chasses du comte Zaroff, emballé par Olivier Afondo l’un des spécialistes français du maquillage d’effets spéciaux (on lui doit les effets très Cronenberg de Grave), le projet avait tout pour exciter n’importe quel amateur de cinéma déviant et déjanté.
À l’arrivée, quelle tristesse !
L’histoire suit une équipe de volley féminine et leur coach qui se perdent en pleine forêt. Décidant d’une pause dans un hôtel décrépit posé au milieu de nulle part, les jeunes femmes rencontrent l’étrange et l’inquiétant avec ces gueules qui ne dépareilleraient pas dans Massacre à la tronçonneuse ou Délivrance.
Elles vont bientôt être prises en chasse par tous ces hommes réduits à l’état de débiles mentaux, emmenés par un Denis Lavant grimaçant, insupportable de cabotinage. Commence le jeu de massacre.
Déjà la première séquence annonce le ton. Une partie de volley-ball où l’on s’insulte et se lance des vannes plus ou moins drôles, un coach hystérique qui gueule dans tous les sens, le tout sur du Shakaponk. Surtout, des filles qui ne se résument qu’à des stéréotypes : la meneuse, celle qui est belle et en joue, l’intello à lunettes maladroite sur le terrain… elles conserveront ces étiquettes tout le long du film, même si certaines révéleront évidemment un courage insoupçonné.
Sous-écrits, comme le coach qui ne se résume qu’à sa silhouette imposante de colérique gesticulant dans tous les sens et débitant des punchlines ratées et mal dites ; il faut quand même reconnaître que ces personnages s’en sortent mieux que les pauvres méchants du film, tous débiles, unidimensionnels, juste bons à servir un programme d’une vacuité désespérante pour le genre en France.
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Pour que l’ensemble fonctionne vraiment, il aurait fallu une véritable rigueur dans l’écriture, et si le gore peut s’appuyer sur des effets plus ou moins réussis (ici un trou sanguinolent dans une main, pour le plus réussi, et là des gerbes de faux sang qui ressemblent un peu trop à du colorant pour convaincre), la comédie exige précision. Précision dans l’écriture mais aussi dans la direction d’acteurs. Girls with balls n’offre ni l’un ni l’autre. On grimace à chaque vanne lancée. Et ce ne sont pas les quelques caméos en forme de clins d’œil complices (Matthieu Madénian qui explose la tête d’une grande star française) qui viennent sauver l’ensemble, même s’il faut avouer qu’Orelsan en cow-boy troubadour narrateur du film est une idée réjouissante : encore aurait-il fallu que son texte soit vraiment drôle.
Girls with balls est donc une déception. Si l’on ne peut qu’encourager le cinéma français à explorer plus encore qu’avant le genre, espérons que l’il propose à l’avenir des films bien plus convaincants que celui-ci.
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