Gatsby le Magnifique avec Leonardo di Caprio ouvrira Cannes

Le dernier Baz Luhrmann avec Leonardo DiCaprio ouvrira la prochaine édition du festival de Cannes. Nous ne sommes pas vraiment étonnés.

Baz Luhrmann a des comptes à régler ! Son épopée australienne, Australia qui marquait son retour après 7 ans d’absence, a été un flop au box-office en 2008, le premier d’une carrière comptant des classiques comme Ballroom Dancing (production indépendante locale qui avait fait le tour du monde) et Moulin Rouge. Ce dernier avait fait montre des talents visuels formidables d’un auteur prêt à tout pour repousser les limites esthétiques du spectacle.
Avec le remake de Gatsby le magnifique de Jack Clayton où Gatsby était incarné par Robert Redford, il retrouve l’idole des jeunes des années 90, Leonardo DiCaprio, qu’il fit briller dans son adaptation de Roméo et Juliette. Il se pare d’un budget démentiel pour un drame qui va à l’encontre des canons habituels des spectacles adultes, notamment dans l’utilisation d’une 3D que l’on tend à associer aux seuls blockbusters explosifs et aux films pour enfants.
Un temps prévu pour le mois de décembre 2012, puis février 2013, Gatsby échappait au calendrier. Warner avait finalement subrepticement déplacé la sortie du film dans les fameuses eaux cannoises où tout pion placé apparaît comme un sélectionné potentiel... Parfois avec l’accord tacite de l’équipe de sélection, ou dans l’espoir de trouver sa place au coeur des nominés, quitte à déchanter dans la douleur et à devoir déprogrammer à la dernière minute l’oeuvre en question en cas de non sélection.
L’espoir de Warner de placer cette nouvelle adaptation de Gatsby sur la Croisette était fort, puisque le profil du nouveau Baz Luhrmann, qui s’annonce oppulent, correspond bien à la couverture médiatique que peut offrir le prestigieux festival français. La production onéreuse implique une énorme publicité de la part du studio, mais la promotion ne peut pas être aussi naturelle que celle d’un produit formaté pour adolescents, dont l’essence même de la promotion est virale et commerçante, dans des halls de cinéma par exemple, entre deux points de vente de pop corn. Vendre The Great Gatsby est moins aisé qu’emballer Transformers 4 pour les chaînes de multiplexes et pour les foules de mômes qui les occupent.
Evidemment, Gatsby à Cannes ne peut entrer en concurrence frontale avec des oeuvres moins divertissantes, plus austères, celles qui constituent chaque année l’essence même de la compétition officielle. Il restait donc au film de Baz Luhrmann de trouver sa place au coeur du festival. La clôture ? Cela sent la fin de fêtes ! Une sélection officielle entre deux jours de célébration cannoise ? On laissera cela au sempiternel blockbuster américain qui parvient chaque année à s’imposer sur la Croisette sans qu’on ne le remarque vraiment (Madagascar 3, par exemple, en 2012) . Il reste alors le moment de l’Ouverture, cet instant de pure magie où tous les yeux se braquent sur la nouvelle édition du festival, un moment de strass, absolument glamour, où l’on compte beaucoup sur la présence des stars sur le tapis rouge. Et avec Leonardo DiCaprio, Carey Mulligan, Tobey Maguire, Joel Edgerton et Isla Fisher, Cannes aura la belle brochette de célébrités que le festival mérite, la plupart de ces acteurs étant issus d’un cinéma intelligent ; ils ont déjà su faire leurs preuves dans des oeuvres de valeurs. Mulligan a été vue dans Drive, Shame, Une éducation, Never let me go ; Tobey Maguire n’a pas été que Spider-man, on l’avait beaucoup apprécié auparavant dans Pleasantville, L’oeuvre de Dieu, la part du diable et Chevauchée avec le diable (Ang Lee !) et plus récemment dans Brothers. Joel Edgerton a été remarqué dans Animal Kingdom, Warrior et Zero dark thirty. Isla Fisher, en revanche, est issue de l’univers moins élégant de la comédie américaine (Serial Noceurs, Confessions d’une accro au shopping, Hot rod, Bachelorette).
La nouvelle adaptation du roman de F. Scott Fitzgerald ne pouvait pas rêver de meilleur sponsor que le festival de Cannes. Sa sélection fait déjà rêver tous les cinéphiles de la planète. L’annonce de sa présence cannoise n’étonne personne, mais en revanche relance l’impatience : vivement mai...

Gatsby le magnifique, en salle à partir du 15 mai