Gaspard et la malédiction du Prince Fantôme - La chronique BD

Gaspard est un jeune garçon de onze ans, qui accompagne son oncle guide dans le musée du Louvre. Son excursion dans la galerie des antiquités égyptiennes va basculer lorsqu’il s’aperçoit qu’il peut voir le fantôme d’une petite égyptienne. Avec l’aide d’anciennes divinités, il va aider la jeune fille et empêcher que la malédiction du spectre d’un sorcier ne se répande dans le monde des vivants. À la croisée entre Belphégor et la Foire aux Immortels façon public enfant, l’aventure de Gaspard est avant tout un hommage et un magnifique rendu des couloirs et de la richesse du plus beau musée du monde (sans patriotisme forcé) : le Louvre. Les déambulations devant une foule d’œuvres existantes donne bien sûr envie d’aller se retrouver soi-même dans les vastes pièces de l’Égypte ancienne, revoir les hiéroglyphes et s’amuser à songer aux momies et sculptures mystérieuses qui y sont exposées. Face au sérieux de la recherche et du rendu, l’humour n’est pas absent, le ton reste enfantin et les dieux, Bastet et Thot en tête, font valoir un sens comique très moderne qui ravira plus d’un enfant, adulte ou adolescent. L’énigme avance crescendo, le danger est présent, mais l’ensemble reste léger, facile à lire, sans longueur mais avec un souci de réalisme dans l’attitude du jeune Gaspard, pourtant confronté au surnaturel.

© Delcourt

Côté dessin, les aquarelles sont superbes, et chaque planche qui se situe à l’intérieur du musée, soit deux bons tiers de l’album, témoignent du travail fourni sur place. On imagine aisément l’auteur, assise durant des heures dans un coin pour embrasser la disposition d’une pièce, capturer une œuvre, saisir l’intérieur mais aussi l’extérieur et le carrousel du Louvre, qui brille constamment dans l’album. L’Égypte a également un traitement particulier et soigné, tandis que les personnages ont tous des bouilles sympathiques, qui font que les lecteurs adhèrent et s’attachent rapidement à ce destin.

© Delcourt

One shot au cœur d’un musée, Gaspard et la Malédiction du Prince Fantôme est un hommage au Louvre qui réussit à faire d’une histoire de fantôme un moyen efficace pour donner aux enfants le goût de la culture. L’album est beau, bien conté et transmet, cultive sans forcer, on en redemande forcément, pourquoi pas pour le musée d’Orsay ?