Fusé : Memoirs of the Hunter Girl - la critique du film + le test blu-ray

Fusé : memoirs of hunter girl s’imprègne d’une légende du folklore japonais pour conjuguer onirisme et poésie à une petite poignée de scènes d’action virevoltantes.

L’argument : Hamaji, une jeune chasseuse vivant dans les montagnes rejoint son frère à Edo et se retrouve au beau milieu d’une traque livrée par le Shogun contre un groupe d’hybrides homme-chiens que l’on appelle les Fusé. Des rumeurs de meurtres commis par les Fusé circulent dans la ville d’Edo, et leurs têtes sont mises à prix. Hamaji rejoint la chasse mais se rend rapidement compte qu’elle a accidentellement sympathisé avec l’une de ses proies. Elle se retrouve partagée entre deux fronts. Hamaji restera-t-elle une chasseuse forte et indépendante ou acceptera-t-elle sa féminité jusque-là encore insoupçonnée ?

Notre avis : Inspiré d’une légende du folklore japonais (La légende d’Hakkenden, écrite par Kyokutei Bakin au 19e siècle), Fusé : Memoirs of hunter girl se pose comme une œuvre formellement aboutie à défaut d’être narrativement ambitieuse. L’héritage des studios Ghibli ou d’un grand nom comme Mamoru Hosoda (le récent Le garçon et la bête) est ici parfaitement identifiable. Cette histoire qui se déroule à l’époque du Japon féodal, réussit à unir tradition et modernité graphique à l’écran. On y suit le parcours de Hamaji, une jeune chasseuse d’animaux très adroite, proche du garçon-manqué et vivant dans les montagnes (un personnage qui se révèlera du reste plutôt attachant). Une lettre de son grand frère l’invite à le rejoindre en ville. Là-bas, elle apprendra l’existence des « Fusé », créatures mi-hommes mi-chiens qui terrorisent la population. Durant la traque des « Fusé » à laquelle elle participe, Hamaji sera amenée à se lier plus étroitement avec l’un d’entre eux.

D’un point de vue formel, l’équipe artistique va sans cesse déployer des trésors d’imagination et traduire une intéressante vitalité visuelle à l’écran. Notre rétine se posera régulièrement sur les riches paysages aux couleurs éclatantes qui participent de manière active au charme du long-métrage. Si les qualités esthétiques de ce joli morceau d’animation japonaise ne sont pas à remettre en cause, il aurait peut être mérité d’être lesté d’une petite 1/2 heure (car ne nous en cachons pas, on ressent passer les 1h50), ce qui lui aurait permis de prendre de meilleures marques que ce soit en terme de tempo ou de storytelling. On regrettera également de voir toute la partie émotionnelle liée aux interactions entre personnages manquer un peu d’impact.
En alternant moments de délicatesse et scènes d’action graphiques au gré d’une atmosphère qui tutoie la poésie et l’onirisme, Fusé : Memoirs of hunter girl devrait parvenir à fédérer sans trop de mal ceux qui cherchent une alternative aux œuvres des poids lourds du secteur de l’animation japonaise. Depuis la retraite de Hayao Miyazaki, on pense bien sûr à Mamoru Hosoda, Makoto Shinkai ou bien encore Keiichi Hara.

Les suppléments :

Hormis des bandes-annonces, peu de choses à se mettre sous la dent côté bonus sur la galette blu-ray. On apprécie par contre les efforts de l’éditeur @Anime sur le magnifique packaging Digipack de l’édition collector. Cette même édition inclut un livret artbook de 36 pages qui vaut son petit coup d’œil.

L’image :

Image sans faille armée d’un précision à toute épreuve. La palette colorimétrique est rayonnante.

Le son :

Absence de doublage français mais la piste DTS-HD 5.1 japonaise fait parfaitement le travail en exploitant bien les différents canaux et en se montrant dynamique quand il le faut. La musique originale signée Michiru Ohshima, particulièrement envoutante, est à retenir.