Le 24 novembre 2021
Si le documentaire parvient à donner une vision assez exhaustive de l’œuvre de Frida Kahlo, la mise en scène démonstrative et superficielle gâche le propos.


- Réalisateur : Giovanni Troilo
- Acteur : Asia Argento
- Genre : Documentaire, Biopic
- Nationalité : Italien
- Distributeur : Eurozoom
- Durée : 1h38mn
- Date de sortie : 24 novembre 2021

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– Année de production : 2019
Résumé : Le film présente les deux facettes de Frida Kahlo : d’un côté, l’artiste révolutionnaire, pionnière du féminisme contemporain ; de l’autre, l’être humain, victime d’un corps torturé et d’une relation tourmentée. Au fil de la narration d’Asia Argento, ces deux aspects de l’artiste sont révélés par le biais des paroles de Frida, tirées de ses lettres, journaux intimes et confessions privées. Le film présente tour à tour entretiens, documents originaux, reconstructions captivantes et tableaux de l’artiste conservés dans certains des plus extraordinaires musées du Mexique.
Critique : Frida Kahlo est une artiste exceptionnelle. Elle offre une œuvre complexe et très personnelle pour laquelle il est difficile de ne pas reconnaître le génie. Frida Viva la Vida entend proposer une lecture critique des travaux de la peintre en les rapprochant de sa vie qui a été pour le moins difficile et tourmentée. La réalisation choisit de commencer son interprétation par la valorisation de l’accident d’autobus. Toute l’œuvre est alors revisitée à partir du seul point de vue de cet événement tragique, même s’il faut l’avouer, les commentaires des peintures sont des plus convaincants.
- Copyright A Contracorriente Films
Mais le pire survient dans cette lecture critique des travaux de Kahlo avec une mise en scène totalement déroutante. Asia Argento interrompt les séquences d’une lecture grandiloquente dans un décor rouge ocre, avec un sérieux confondant, qui en rajoute à la prétention du propos. De temps en temps, une jeune fille censée incarner la mémoire de l’artiste disparue survient sur l’écran, dans des décors superficiels, et entame des pas de danse qui frisent le comique. Hélas, toute l’importance du témoignage de la petite-nièce de Frida à l’intérieur du musée qui rassemble ses œuvres et objets de la vie quotidienne, s’efface au profit de ces séquences orgueilleuses et sans intérêt. On n’a qu’une envie, celle de fuir cette théâtralisation grotesque, d’une œuvre pourtant immense.