Frida - La chronique

Avant d’entamer la lecture - et si l’on ne connaît pas la peintre - on peut lire la chronologie et le mot de Benjamin Lacombe en fin d’ouvrage, qui explique sa « rencontre » avec cette dernière.

L’illustrateur a choisit de superposer ses dessins sur les tableaux de Frida Kahlo, de se caler viscéralement dans l’esprit de l’artiste, pour la construction de ses pages ciselées et découpées façon pop-up à plat. Ainsi, des nouvelles créations de Benjamin Lacombe, émergent toute l’âme de la grande dame.

Frida la coja (« Frida la boiteuse » comme l’appelaient ses camarades de classe) au corps disloqué - meurtri d’abord par une maladie d’enfance, puis un accident de bus tragique à l’adolescence et plus tard ses fausses couches - mâchée, contusionnée, handicapée... écrasa sa douleur sur la toile, à coup de pinceaux et de pigments vifs et cinglants.

Benjamin Lacombe réinterprète ici ses œuvres - toujours de façon très respectueuse - et malgré la noirceur de la vie de Frida, c’est un volcan inépuisable de couleurs et de fleurs s’épanouissant au fil des pages.

Le dessin exhale le fer qui transperça le corps de Frida, l’humus chaud, les fruits exotiques et l’ambiance du jardin de sa Casa Azul, ou la ménagerie de perroquets, singes et autres chiens aztèques, peuplaient de leurs cris le quotidien de la peintre.

Les textes de Sébastien Perez sont émouvants, déchirants, perturbants - comme l’œuvre de Frida - qui développa son style particulier : autodidacte, engagé, dérangeant et résilient !

Cet ouvrage est une œuvre d’art à part entière, la plus belle des déclarations d’amour de ses auteurs à Frida Kahlo, cette femme artiste si forte au destin exceptionnel hors du commun des mortels. Toute l’âme de Frida est là, entre vos mains.

Pour compléter vos connaissances, nous vous invitons vivement à vous rendre à l’exposition Mexique au Grand Palais jusqu’au lundi 23 janvier 2017.