Le 3 juillet 2019
Des personnages et des situations à la Tchekhov, mais qui se noient faute de scénario solide. C’est avant tout le panorama d’une déliquescence.
- Réalisateur : Anja Kreis
- Acteurs : Alexei Solonchev, Ekaterina Vinogradova, Kseniya Kutepova
- Genre : Drame
- Nationalité : Allemand, Russe
- Distributeur : ASC Distribution
- Durée : 1h17
- Titre original : Nashla kosa na kamen
- Date de sortie : 17 juillet 2019
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Résumé : C’est la fin des années Eltsine. La vie n’est pas drôle à Ivanovo : les garçons partent faire la guerre en Tchétchénie, tous ressentent les effets de la crise économique et morale. Et tous cherchent un sens à leur vie.Dans une secte, l’alcool, la fête, le départ pour l’étranger… Mais ce jour-là, rien ne se passe comme prévu…
Copyright ASC Distribution
Notre avis : Même hors des champs de batailles (en l’espèce la guerre en Tchétchénie), violence et sauvagerie sont les mêmes. On peut tuer et être tué en toute impunité, on ne fait pas la différence entre police et délinquants et les croyances s’affrontent. La réalisatrice s’est inspirée de trois faits réels distincts (dans sa région de naissance), qu’elle a mêlés pour ne faire qu’une seule histoire, une sorte de fresque. Le film est une succession de scènes qui créent une atmosphère (très slave), mais paraît décousue. Beaucoup de personnages colorés viennent déverser des dialogues accrocheurs. La mise en scène et le jeu sont très théâtraux : de ce côté-là, c’est réussi. L’humour et le comique de situation font penser à ceux de Tchekhov. Malheureusement, il y a quelques facilités scénaristiques (la rencontre et l’échange dans le bus, par exemple). Cependant, la réalisatrice assume de déranger avec une "structure dramatique" saccadée, les histoires se voulant à l’image de l’époque qu’elles décrivent.
Le fil rouge est la fin des années Eltsine et le début de l’ère Poutine dans la Russie rurale, mais la crise économique et sociale, le mal-être, la recherche (ou pas) de sens sont avant tout des sujets intemporels. Beaucoup de références politiques sont présentes. Peut être que ce film s’adresse davantage aux Russes ?
