Excès de pellicule
Le 17 novembre 2010
Délire musical pas franchement convaincant malgré la présence de Marina Foïs.
- Réalisateur : Claude Duty
- Acteurs : Charles Berling, Sergio Castellitto, Amira Casar, Sergi López, Marina Foïs
- Genre : Comédie, LGBTQIA+
- Nationalité : Français
- Editeur vidéo : France Télévisions
- Festival : Festival de Cannes 2002
– Durée : 1h35mn
Délire musical pas franchement convaincant malgré la présence de Marina Foïs.
L’argument : Itinéraire croisé de trois jeunes femmes perdues : Elodie veut retrouver sa fille, Natacha son chat et Marianne son âme.
Elles trouvent l’amitié et l’amour non sans avoir rencontré sur leur chemin un méchant séducteur, un ethnologue accueillant, un thérapeute musclé, un guerrier Massaï, un aborigène, des Incas, des femmes girafes et autres animaux.
Notre avis : "Votre scénario est complètement con, c’est pour ça que je l’aime et que je vais le faire !". Telle fut la réponse de Marina Foïs à Claude Duty, le réalisateur, une fois la lecture de Filles perdues cheveux gras achevée. Cette petite anecdote définit parfaitement l’esprit de cette fausse comédie musicale : un délire crétin mais assumé où se mêlent humour burlesque, chansons débiles et mélodrame lacrymal.
Trois filles. Elodie, Marianne et Natacha. Trois paumées qui cherchent leur part de bonheur. La première en récupérant sa fille larguée à la DASS ; la deuxième en quittant un amant trop manipulateur ; enfin la dernière en vidant des bouteilles de vodka. Des chemins de croix ordinaires pour trois copines qui aiment, en plus, pousser la chansonnette.
Ceux qui s’attendent à voir une comédie sur l’amitié de trois nanas modernes et rigolotes en seront pour leurs frais. Pas d’humour à la Friends ou Sex in the city. Ici, on s’engueule sur des chansons consternantes ("Quand t’as des problèmes, pense aux Kurdes, aux Tchétchènes...") et on se réconcilie dans des décors kitsch à souhait. Malheureusement, comme dans la plupart de ces films décalés, la frontière entre le ridicule et l’humour reste très mince.
Sous couvert d’originalité artistique, Filles perdues cheveux gras flirte trop souvent avec le grotesque pour vraiment convaincre. Car le film oscille bizarrement entre le mélodrame et la comédie pure. Le spectateur peut s’amuser des pitreries des actrices et des dialogues ("T’es qu’une bite. J’te zappe !") ou s’ennuyer carrément devant leurs malheurs. Dur dans ce cas d’entrer de plain-pied dans cet univers bancal même si foisonnant d’idées. Il est vrai que le film n’en manque pas, mais si la crétinerie est assumée par son auteur, l’adhésion du public n’est pas pour autant acquise.
Côté trio d’actrices, Marina Foïs, la plus drôle des Robins des Bois, tire son épingle du jeu. Avec ses regards torves et sa gestuelle de gourde, elle est bien la seule à déclencher l’hilarité. Amira Casar et Olivia Bonamy n’ont pas vraiment leur place dans cette loufoquerie du deuxième (voire plus) degré.
Aucun supplément ne vient éclaircir les intentions du réalisateur. Même pas ce making of de vingt minutes, succession de plans de l’équipe de tournage au travail. Fait plutôt rare, on peut noter une absence quasi totale d’intervention des actrices ou du réalisateur dans ce reportage. Les scènes inédites sont dispensables bien que commentées par Claude Duty. Reste un court métrage du cinéaste, Mourir en Macédoine, assez spécial lui aussi.
Le DVD
– DVD 9
– 16/9 compatible 4/3
– Format 2.35
– Son : PCM Stéréo ou Dolby Digital 5.1 Français
– Sous-titres : Français.
Galerie photos
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Norman06 18 juillet 2009
Filles perdues, cheveux gras - la critique
Ce premier long métrage est un petit miracle de fraicheur et d’humour noir. Le cinéaste aborde le musical par un second degré jubilatoire et une drôlerie irrésistible des situations, souvent non politiquement correctes (sur les animaux, le handicap...). Le kitsch des chansons incrustées n’est pas un problème et s’intègre au dispositif. En fait, le réalisateur réussit à faire déclamer le désespoir en chansons, dans un élan musical agrémentant le subtil mélange des genres (mélodrame, comédie loufoque, critique sociale) désiré.